Le 5 juillet, c'est en ce jour que le rêve devint réalité. C'est en ce jour où l'incroyable et l'impossible cédèrent la place au courage et à la fierté. Le 5 juillet, c'est incontestablement le synonyme de tous ces sacrifices consentis par tout un peuple opprimé par un colonialisme terrible et inhumain. Des sacrifices qui ont fini par donner naissance à la liberté. Le 5 juillet, c'est ce jour qui bouleversa l'histoire du 20ème siècle. C'est en ce jour-là que les Algériens ont investi les rues de leurs pays pour vivre et crier enfin leur indépendance et leur liberté. Une telle date ne saurait être effacée des mémoires. Un tel jour devrait être célébré chaque année dans les plus grands des fastes et dans les ambiances les plus folles. Mais, en 2010, le 5 juillet se résume en Algérie, à une simple journée chômée et payée ! Qui l'aurait cru ? Certainement pas nos glorieux Chouhadas. Dans un pays où des millions de martyrs ont donné leur vie pour la liberté, le jour de l'indépendance passe carrément inaperçu. Si naguère des parades, des manifestations et des festivités endiablaient tout le pays, aujourd'hui, la quasi-majorité des Algériens profitent de cette journée historique, une fête nationale, rien que pour faire la grasse matinée et les courses au marché ! Certes, quelques manifestations auront bel et bien lieu aujourd'hui. Quelques associations tentent tant bien que mal de marquer l'évènement en rendant hommage à des Moudjahidine encore en vie. Mais toutes ces tentatives timides de célébrer le 5 juillet contraste malheureusement avec la routine lancinante des villes et communes Algériennes. Un constat amer qui ne peut que révulser le cœur car l'immobilisme et le manque d'imagination de nos autorités lors de cette fête nationale est réellement une honte pour tout notre pays. Comment est-ce possible de se contenter de simples gesticulations protocolaires pour honorer la mémoire de nos martyrs ? Comment sommes-nous tombés si bas en bradant cette fête nationale au point où nos jeunes n'éprouvent pour elle aucun sentiment particulier ? Quoi que l'on dise, il est aujourd'hui urgent d'en finir avec ce malaise social national lequel risque de saper nos repères mémoriels. Dans un pays où seuls les matchs de football exultent le patriotisme des citoyens, il y a réellement de quoi s'inquiéter sur la sauvegarde de notre mémoire. Et à l'heure où une grande partie de notre jeunesse accuse un grave déficit de connaissance historique, le 5 juillet risque de se banaliser encore davantage d'une année à une autre. Cette situation a de quoi nourrir une réelle honte car si on compare notre pays avec les autres nations qui donnent à leurs fêtes nationales des couleurs vivaces et des allures grandioses, l'on se dit que notre pays est dangereusement à la traîne. Des étrangers seraient tentés de se demander si les Algériens tiennent réellement à la date de leur indépendance vu l'ennui mortel qui caractérise généralement cette journée à travers tout le pays. Lorsqu'on voit dans quel climat de fête et d'ambiance enfiévrée les Etats-Unis ou la France célebrent leurs fêtes nationales, les Algériens ont de quoi pâlir de honte et de frustration. C'est dire enfin que l'héritage héroïque et révolutionnaire que nous ont laissés nos martyrs n'est guère entre de bonnes mains. A. S.