à l'occasion de la célébration du cinquantenaire des indépendances africaines, la Bibliothèque nationale de France propose à ses lecteurs de découvrir, de février à septembre 2010, sur les postes audiovisuels de la Bibliothèque d'étude Haut de jardin, cinquante films répartis en trois sélections. Pour rappel, en 1960, l'ensemble des possessions coloniales françaises au sud du Sahara, à l'exception de Djibouti, accèdent à l'indépendance. En quelques mois, le Tchad, l'Oubangui-Chari (devenu la République centrafricaine), le Congo et le Gabon regroupés dans l'Afrique équatoriale française deviennent des Etats souverains. Les pays de l'Afrique occidentale française : le Cameroun, le Niger, la Mauritanie, le Sénégal, le Mali, la Haute-Volta (devenu le Burkina Faso), la Côte d'Ivoire, le Dahomey (devenu le Bénin), le Togo deviennent également indépendants. Le même mouvement de décolonisation gagne le Congo belge voisin et Madagascar. La BNF figure parmi les premiers lieux en France où est évoqué le cinquantenaire des indépendances africaines. Les principales manifestations doivent, en effet, se dérouler à la fin de l'année 2010, dont un grand colloque organisé par l'Université Paris VIII. La programmation à la Bibliothèque nationale de France (BNF) de films autour du cinquantenaire des indépendances africaines rencontre un intérêt croissant six mois après son lancement, peut-on lire sur le blog officiel de la bibliothèque. L'histoire de ces cinquante dernières années du continent africain est projetée sous différents angles à la Bibliothèque nationale de France à Paris, jusqu'en septembre 2010, en partenariat avec RFI. Les films des trois sélections thématiques «Mémoires d'un continent», «Africains d'aujourd'hui» et «Le cinéma des Africains» ont, en effet, été regardés plus de 2 200 fois. Il est précisé que, dans la section «Mémoires du continent noir» sont regroupés des films autour de la mémoire coloniale et de la décolonisation. La section «Africains d'aujourd'hui» dresse par le biais de la vie quotidienne un portrait sensible de ces nouveaux pays à travers leurs habitants : tisserands ou cinéastes, marchands, musiciens, photographes, riches ou modestes, célèbres ou anonymes. Une approche transversale qui permet de mieux comprendre la vie culturelle et économique des pays d'Afrique subsaharienne, et l'extraordinaire dynamisme des sociétés africaines contemporaines. Quant à la section «Le cinéma des Africains», elle est consacrée aux films de fiction qui ont été séparés des films documentaires pour leur donner la place qu'ils méritent. Ces films retracent non seulement l'histoire du cinéma africain, mais met aussi en perspective les thèmes contemporains chers à ces cinéastes : l'identité, le racisme, la tradition, la modernité ou l'urbanisation. Les cinéphiles ont spécialement plébiscité les longs métrages de fiction, et singulièrement les grands auteurs du cinéma africain, à l'instar de Borom Sarret d'Ousmane Sembene et de Tilaï ou de Yaaba d'Idrissa Ouedraogo. Par ailleurs, il est précisé sur le site officiel de la BNF que plusieurs nouveautés sont venues renforcer les sélections, à l'exemple du film le Cercle des noyés de Pierre-Yves Vandeweerd réalisé en 2006 portant sur l'histoire des opposants politiques noirs en Mauritanie et qui a été ajouté à la liste «Mémoires du continent noir». Mobutu : roi du Zaïre, Congo River et Katanga Business de Thierry Michel sont venus enrichir la liste «Africains d'aujourd'hui» et les films traitant de l'actuelle République démocratique du Congo.D'autres nouveautés ont également été au programme lors du mois de juin dernier, à l'instar du premier long métrage du Guinéen Cheick Fantamady Camara, Il va pleuvoir sur Conakry, le film sénégalais de Massaër Dieng et Marc Picavez, Bul déconné, ainsi que Daratt du Tchadien Mahamat-Saleh Haroun vont compléter la sélection «Le cinéma des Africains». Au final, le colloque «Vivre les indépendances africaines au tournant des années 60» organisé par l'Université Paris Diderot-Paris, se déroulera du 2 au 4 décembre 2010. Certaines ressources en ligne permettent par ailleurs de découvrir tous ces pays comme le Web documentaire d'Arte ou le dossier anniversaire de RFI. S. A.