Le bilan du grave accident de la circulation, survenu jeudi dernier sur la RN 4 au lieu-dit «Gouacem», situé à quelques kilomètres d'Oggaz, dans la wilaya de Mascara, s'est élevé à 23 morts et une vingtaine de blessés. Ce drame qui s'est produit suite à une collision entre une fourgonnette de transport public se dirigeant vers Zahana et un car de transport de voyageurs assurant la liaison Oran-Takhmaret-Frenda (Tiaret) avait causé la mort de 18 personnes et des blessures à 25 autres, dont sept dans un état grave, selon un premier bilan. Transférées vers les Urgences médicales chirurgicales (UMC) d'Oran, cinq personnes ont succombé à leurs blessures, portant le nombre des victimes à vingt-trois. Il s'agit de trois personnes de sexe masculin âgées de 20, 39 et 48 ans. Une enquête a été ouverte pour connaître les circonstances de cette collision qui a fait allonger la liste des victimes des accidents de la circulation pour l'année 2008. Une liste qui est, malheureusement, assez longue. Les chiffres communiqués par le Centre national de prévention et de sécurité routières (CNPSR) sont inquiétants. Pour le premier trimestre de l'année 2008, 1 968 personnes ont été tuées et 29 200 autres blessées dans 18 775 accidents de la route en Algérie. Ce qui place l'Algérie au 4ème rang à l'échelle mondiale. A l'origine de 90,61% de ces accidents, le facteur humain en est l'une des causes principales, selon le CNPSR qui indique que 4 076 accidents sont dus à l'excès de vitesse. Le bilan du CNPSR fait ressortir également que sur les 18 775 accidents de la route, 8 512 ont été enregistrés dans des zones urbaines et 10 263 dans des zones rurales. Cette hausse inquiétante des accidents et des victimes de la route continue de croître malgré toutes les mesures de prévention mises en place par l'Etat. D'ailleurs, la campagne sur les dépassements dangereux vient juste d'être lancée. Le commandant Amar Kara, de la Gendarmerie nationale, lors d'une conférence de presse tenue la semaine dernière, a d'ailleurs souligné qu'il «est temps de revoir toute l'organisation de la sécurité routière en Algérie, de mettre en place une véritable politique nationale. Nous sommes très loin de ce qui se fait ailleurs dans le monde». Selon ce responsable, toutes les mesures de prévention et de répression prises jusque-là ne suffisent pas pour faire baisser la courbe croissante des accidents. Même le retrait massif des permis de conduire n'a pas donné le résultat escompté. «Nous devons aller à plus de répression. Nos conducteurs sont sages devant les barrages de police ou de gendarmerie mais dès qu'ils les franchissent, ils retournent à leurs anciennes habitudes. C'est typiquement algérien», a affirmé M. Kara qui révèle que les dépassements dangereux sont souvent liés à un excès de vitesse. 90% des dépassements ne sont pas règlementaires, est-il révélé par les responsables du CNPSR. Et même si lors de la rencontre du CNPSR, le représentant du ministère des Transports a démenti les informations faisant état d'une éventuelle révision du code de la route, il est à rappeler que, selon le président de la commission des transports à l'APN, M. Benhamou Mohamed, «le code de la route est en voie de connaître de profonds changements à valeur de refonte, à la faveur d'un projet de loi qui est en étude au niveau de l'Assemblée populaire nationale». M. Benhamou avait précisé, en mai dernier, que ce projet sera axé sur «l'introduction du permis à points, la formation accrue du candidat au permis de conduire avec la révision de la loi qui régit les auto-écoles». Il est d'ailleurs question de la création d'une école nationale pour la formation des inspecteurs du permis de conduire et de leurs formateurs. Une révision qui semble plus que nécessaire afin d'arrêter l'hécatombe sur les routes. H. Y.