«C'est la machine qui classe et oriente les étudiants, selon leurs moyennes au baccalauréat… Nous avons mis en place un système qui a fonctionné correctement» a déclaré, jeudi dernier, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, M. Rachid Harraoubia, lors d'une conférence de presse tenue au siège de son ministère à Alger. Le satisfecit du ministre Le ministre estime que les préinscriptions et les inscriptions définitives à l'université «se sont déroulées dans de bonnes conditions», démentant presque les déclarations de certains nouveaux bacheliers qui avaient du mal à s'inscrire dans les temps et dans les filières de leur choix. M. Harraoubia considère que si l'étudiant avait bien envoyé sa fiche de vœux, cette dernière serait automatiquement transmise aux services concernés. De toutes les façons, dit-il, «lorsque vous entrez dans un serveur, vous laissez des traces». S'il y avait donc erreur, cela ne pourrait avoir pour cause qu'une mauvaise manipulation de l'ordinateur. Une erreur que le ministre semble attribuer, sans le dire clairement, à l'étudiant lui-même. M. Harraoubia semble être d'autant plus conforté dans ses dires que des machines et des équipements identiques à ceux installés à l'Institut national de l'informatique (INI) sont installés dans un autre endroit du pays dont il ne cite pas le nom, pour une même mission de réception des fiches de vœux et de validation des préinscriptions. Les mêmes machines et les mêmes équipements sont installés dans un autre «endroit quelconque» du pays pour la sauvegarde de toutes les données : «Ces machines travaillent en parallèle. S'il y a une défaillance dans celles de l'INI, elles seront vite rattrapées pour les autres […] Encore une fois, je dis que le système mis en place a fonctionné correctement.» Selon les chiffres avancés par le ministre, au début de la conférence de presse de jeudi dernier (11 heures), 98,04% des nouveaux bacheliers avaient validé leur inscription. Les autres le feront cet après-midi (jeudi), vendredi et samedi, puisque le délai des inscriptions définitives est prolongé d'une journée (jusqu'à aujourd'hui). Places limitées dans les filières trop demandées Pour ce qui est de l'affectation qui ne correspond pas aux aspirations des nouveaux bacheliers, pour ne pas dire à leur choix, il l'explique par les moyennes élevées au baccalauréat qui se sont répercutées directement sur les moyennes d'accès aux filières trop demandées : «N'oublions pas que nous avons trois lauréats avec mention excellent, 1 006 avec mention très bien, 11 595 mention bien et 64 258 mention assez bien, soit un nombre total de 76 959 lauréats avec mention. Le nombre des places pédagogiques dans les filières les plus demandées est limité à 8 131 dans les sciences médicales [médecine, pharmacie et chirurgie dentaire] et 4 667 dans les grandes écoles, soit un total de 12 798.» «Pourquoi s'étonner alors de voir la moyenne d'accès à une filière médicale élevée à 14/20 au lieu de 13/20 ?» demande-t-il. Le ministre estime toutefois que l'obtention de ces moyennes ne peut être que bénéfique à tout l'enseignement supérieur : «Ça va favoriser les passages d'une année à une autre.» M. Harraoubia estime, par ailleurs, nécessaire de rendre hommage à tous ceux qui ont participé au déroulement des deux opérations : «Je suis très fier de ces encadreurs et de tous ces hommes et ces femmes qui ont veillé à la bonne organisation des deux événements.» Pas de déficit en places pédagogiques Le ministre assure que quel que soit le nombre des nouveaux bacheliers, «chaque étudiant aura sa place pédagogique». Selon lui, «114 000 places pédagogiques seront réceptionnées à la prochaine rentrée universitaire, alors que 141 000 autres seront libérées du fait que 141 000 étudiants seront sortis de l'université au même moment». Côté encadrement, M. Harraoubia assure que là aussi il n'y a pas de déficit : «20% de nos enseignants sont de rang magistral [professeurs et maîtres de conférence]. Ce qui nous préoccupe maintenant, c'est la qualité et non le nombre.» Pour ce faire, promet le ministre, chaque année, 10% de nos maîtres assistants seront envoyés dans les grandes universités et les grands laboratoires du monde pour s'enquérir des nouvelles technologies et des nouvelles connaissances, chacun dans son domaine. Le salaire de ces enseignants est maintenu durant toute la période de détachement. Aussi, indique-t-il, «des logements seront affectés aux maîtres assistants qui exerceront dans les nouveaux établissements universitaires […] Nous mettons à la disposition de nos enseignants tous les moyens nécessaires pour assurer leur stabilité». Pour les étudiants inscrits en LMD (licence-master-doctorat), le ministre indique qu'un traitement spécifique leur est réservé : «Dans ce système LMD, il y aura un responsable du domaine, un responsable de la filière et un responsable de la spécialité, en plus du fait que chaque étudiant aura désormais son tuteur qui le suivra et l'orientera de la première à la dernière année universitaire.» A ce propos, révèlent encore les statistiques du ministère, 112 336 nouveaux bacheliers sont inscrits dans le système LMD (44,26%). Pas de problème d'hébergement M. Rachid Harraoubia se montre également rassurant en ce qui concerne l'hébergement des nouveaux bacheliers. Selon lui, «il y aura même un surplus de lits dans certaines villes». «Il n'y aura pas de problème d'hébergement. Nous allons réceptionner 84 000 lits à la prochaine rentrée, sans compter ceux qui vont être libérés par la sortie des étudiants en fin de cycle», dit-il. Partant, indique le ministre, «je pense qu'il est temps d'encourager les déplacements des étudiants. Aller étudier dans des wilayas autres que celles où ils vivent. Il faut que nos étudiants voient du pays. Il ne faut donc pas s'étonner de voir un étudiant d'Alger aller étudier à Annaba et vice versa. C'est fait exprès […]». Il affirme toutefois qu'il n'y aura pas une répartition égale des lits dans toutes les villes universitaires : «Dans certains endroits les étudiants auront des chambres individuelles et dans d'autres nous allons continuer à héberger trois à quatre étudiants dans la même chambre.» M. Rachid Harraoubia assure toutefois que «d'ici à la fin décembre 2008, le problème sera réglé de façon à assurer un minimum de confort à tous nos étudiants». Interrogé sur l'augmentation du montant de la bourse de l'étudiant qui est encore à 2 700 DA par trimestre, il répond qu'il n'est pas question de l'augmenter actuellement, rappelant que le ticket de restauration est resté le même depuis des années et que le transport universitaire est presque gratuit. K. M. Un seul étudiant revient à plus de 185 000 DA à l'Etat Interrogé sur le coût de revient d'un étudiant, M. Rachid Harraoubia a avancé le chiffre de 18,5 millions de centimes (soit 185 000 DA). «Cela, sans compter les autres prestations», poursuit-il. K. M.