La wilaya de Béjaïa ne cache pas sa vocation touristique. Elle dispose, en effet, de nombreux atouts en la matière : un littoral de plus de 120 kilomètres de côte jalonné de belles plages et de criques sauvages, un riche patrimoine culturel, des traditions d'accueil et d'hospitalité bien ancrées, des sites naturels d'une beauté exceptionnelle, un certain savoir-faire qui évolue progressivement et une image alléchante de carte postale. L'énorme potentiel existant dans ce secteur reste cependant loin d'être totalement exploité. Beaucoup d'efforts restent encore à faire dans tous les segments de cette sphère d'activité, à commencer par les infrastructures d'accueil qui ne répondent plus à la demande. Chaque été, des dizaines de milliers d'estivants et de touristes affluent de toutes parts vers la région. Au plus fort de la saison, les moyens d'accueil sont souvent saturés. L'offre limitée ne répond plus à la demande visiblement croissante. Des garages et des caves, sans commodité aucune, sont alors transformés provisoirement en dortoirs pour des estivants qui sont parfois obligés de passer leur nuit à la belle étoile dans les parkings et les plages. Pour reprendre les statistiques de l'année dernière, la fréquentation des hôtels durant les deux mois de juin et juillet a atteint le seuil de 75 000 nuitées. Au mois d'août, tous les hôtels ont quasiment affiché «complet». Faute de place, de nombreux établissements ont dû «renvoyer» des clients. Pour atténuer cette carence, le bilan de direction de tutelle souligne que ce «trop-plein» de la demande avait trouvé en partie refuge dans les campings installés sur la côte (capacité estimée à 24 000 lits par session) ou en recourant à l'hébergement chez le résident (avec un potentiel supposé de 15 000 lits). Le déficit en matière d'accueil est évalué à 20 000 lits. C'est dire que l'investissement dans le créneau est toujours porteur. Avec un parc hôtelier de 70 établissements totalisant 4 000 lits, la wilaya est loin de s'offrir les moyens de sa vocation. Des efforts supplémentaires restent aussi à faire sur le plan qualitatif. Les prestations offertes au niveau des hôtels sont limitées souvent au niveau de l'hébergement et de la restauration. Le loisir, la détente et les visites guidées sont autant de services qu'on ne trouve malheureusement pas. Cette culture, qui manque tant à nos établissements hôteliers, participe à la fidélisation de la clientèle et au travail de promotion qui va au-delà de la seule saison estivale. Les pouvoirs publics ont également beaucoup de travail à accomplir pour l'amélioration de l'accueil. La bonne gestion du foncier touristique, l'hygiène sur les espaces publics, la qualité de l'aménagement urbain des stations balnéaires, le transport et les autres services publics vitaux nécessitent des améliorations substantielles pour offrir un meilleur cadre de séjour aux visiteurs.