Après avoir déclaré, récemment, que le dossier de l'industrie automobile doit être laissé aux spécialistes, le ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement, Mohamed Benmeradi, a laissé entendre que la concrétisation de ce projet est en bonne voie. S'exprimant en marge d'une journée consacrée aux questions orales à l'Assemblée populaire nationale (APN), le ministre a précisé qu'il y a trois propositions de partenariat émanant du constructeur français Renault, d'un constructeur japonais et enfin d'un constructeur chinois. Le ministre a également sous-entendu que cette industrie n'est pas pour demain. «Pour le moment, aucune négociation n'a été engagée, encore moins une décision finale», a-t-il affirmé. Il s'est contenté de dire que «nous ne sommes pas encore arrivés aux négociations. Les dossiers sont à l'étude». Ainsi, il y a lieu de dire qu'après avoir annoncé, à maintes reprises, le lancement de projets pour l'implantation d'une industrie automobile en Algérie, les responsables semblent vouloir temporiser et laisser le temps au temps. Il faut rappeler que l'Algérie s'est engagée dans un partenariat avec le Fonds d'investissement public d'Abou Dhabi Aabar Investments et cinq firmes allemandes (MAN Ferrostaal, Daimler, Deutz, MTU et Rheinmetall) pour produire 10 000 véhicules par an en Algérie. Cet investissement dont le montant n'a pas été dévoilé sera implanté dans trois sites différents. Il s'agit selon un journal émirati, de l'usine de Tiaret, qui a été récupérée récemment par le ministère de la Défense nationale, le site de l'Entreprise nationale des matériels de travaux publics de Aïn Smara et le complexe moteurs-tracteurs de Oued Hamimine. Dernièrement, d'autres projets ont été également annoncés, notamment sur le site de la SNVI.Cependant, en dépit de toutes ces annonces, il semblerait que la complexité de cette industrie a poussé les responsables à revoir leur copie. A ce titre, il faut signaler que le gouvernement a poussé un pion en instituant une taxe sur les véhicules importés l'année dernière, pour inciter les constructeurs automobiles à venir s'installer en Algérie au lieu d'écouler uniquement les produits importés. Cette année, une autre taxe, concernant les grosses cylindrées de plus de 2 500 m3, a été décidée dans la loi de finances. Les engins de travaux publics et les camions usagés ont fait également l'objet d'une interdiction d'importation. Rappelons qu'après ces recadrages, la facture des importations des véhicules de tourisme a chuté, à fin mai 2010, de 16,75%, passant à 114,98 millions de dollars, contre 138,11 millions de dollars en mai 2009. S. B.