Photo : M. Hacène Par Hasna Yacoub Décidé à renforcer la prise en charge des personnes âgées dans un cadre familial convenable, le Conseil des ministres, réuni hier sous la présidence du chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika, a examiné et approuvé le projet de loi relative à la protection des personnes âgées. Ce texte rappelle, en premier, les obligations légales des descendants directs de cette catégorie avant de faire part, ensuite, du principe d'une aide de l'Etat aux familles démunies pour la prise en charge de leurs membres âgés. Il étend, enfin, le soutien aux familles d'accueil sans lien de parenté avec les personnes âgées démunies qui n'ont plus de proches. Le président Bouteflika a, à ce propos, affirmé que «nos valeurs spirituelles et civilisationnelles exigent de l'Etat qu'il ne ménage aucun effort pour mettre un terme à l'abandon des personnes âgées dans des centres de vieillesse, en faisant observer par les enfants leur devoir de prendre soin de leurs ascendants, en apportant une aide publique aux familles des personnes âgées lorsque celles-ci sont démunies, ou même en encourageant, y compris financièrement, des familles disposées à accueillir des personnes âgées démunies qui n'ont plus de proches». Le projet de loi conforte également la protection et l'assistance de l'Etat au bénéfice des personnes âgées en situation de vulnérabilité, ainsi que leur assistance en matière de soins, d'aide sociale et d'activités spécifiques. Enfin, il précise davantage les conditions d'ouverture et de gestion des établissements spécialisés, publics ou privés, destinés aux personnes âgées. «Dans le même temps, l'allongement de l'espérance de vie qui progresse dans notre pays dicte aux pouvoirs publics de renforcer le réseau des centres publics spécialisés de soins et d'accompagnement des personnes âgées, de former en nombre suffisant un personnel d'accueil et de soins de qualité, et d'encourager les intervenants privés et la société civile à s'investir dans ce domaine qui doit être régulé et contrôlé par la puissance publique», a déclaré le président Abdelaziz Bouteflika. Rappelons que le ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Communauté nationale à l'étranger, M. Djamel Ould Abbes, avait annoncé, en avril dernier, que le projet de loi portant protection des personnes âgées entrera en vigueur avant la fin de l'année 2010. Il est important de souligner que certaines dispositions contenues dans ce texte prévoient des peines d'emprisonnement et des amendes à l'encontre des personnes qui abandonnent leurs parents. Une décision importante, eu égard au fait que cette catégorie de citoyens, qui représente aujourd'hui plus de deux millions de personnes, atteindra six millions dans deux décennies selon les prévisions. Dans sa politique à long terme, l'Etat prévoit la création de 32 centres dotés de médecins et de psychologues pour la prise en charge de cette catégorie. Il consacre actuellement un montant de 20 000 DA/mois à la prise en charge de chaque personne âgée dans les centres existants. Mais, il ne faut pas se leurrer, l'aide sociale de l'Etat en faveur des personnes âgées demeurera insuffisante eu égard à l'importance de la famille, facteur essentiel de quiétude morale et psychologique.