Sept suspects étaient entendus par la police ougandaise, hier, dans l'enquête sur le double attentat perpétré dimanche dernier à Kampala, dont le bilan a été revu à la baisse à 73 morts. Dans une conférence de presse, la porte-parole de la police Judith Nabakooba a déclaré que le nombre de suspects, actuellement interrogés par les enquêteurs ougandais, était de six. Mme Nabakooba s'est refusée à donner toute autre précision, notamment sur leur nationalité. Lors de la même conférence de presse, le porte-parole du gouvernement ougandais Fred Opolot a annoncé qu'une septième personne soupçonnée d'entretenir des liens avec les Shebab, le groupe radical somalien qui a revendiqué les attentats, avait été arrêtée «la semaine dernière» au Kenya et était interrogée depuis mardi par la police ougandaise. «Il a été arrêté à Nairobi la semaine dernière et remis à la police ougandaise hier», a déclaré M. Opolot, précisant que le «suspect shebab» était interrogé dans le cadre de l'enquête sur les attentats. A préciser, par ailleurs, que la revendication par les Somaliens shebab du double attentat de Kampala semble «réelle», selon un haut responsable américain. «A ce stade, il y a des indications selon lesquelles les Shebab sont effectivement responsables et que leur revendication est réelle», a déclaré ce responsable sous le couvert de l'anonymat. Il a assuré que les Etats-Unis travailleraient de manière «très étroite» avec les gouvernements concernés pour contrer le groupe. Ce responsable a souligné que le groupe avait démontré sa capacité à évoluer en dehors de la Somalie. Il faut dire qu'avec ce double attentat, les Shebab ont démontré leur capacité à frapper à plusieurs centaines de kilomètres de leurs bases, et les analystes estiment que ces représentants attitrés d'El Qaïda en Afrique de l'Est ont été dangereusement sous-estimés. Ils soulignent que les Shebab ont fait coup double à Kampala, en envoyant un message fort aux troupes ougandaises basées à Mogadiscio et en s'octroyant la franchise El Qaïda dans la région. A préciser, enfin, que les attaques de Kampala ont conduit le Burundi et le Kenya voisins à renforcer leurs mesures de sécurité, notamment aux frontières. R. I.