Photo : Riad Par M. Gemmill De Aïn Draham en passant par la France et le Maroc, nos clubs, notamment ceux de la division une, hormis le MC Saïda et le NAHD pris au dépourvu, se sont tous préparés à l'étranger. Ils ont, chacun à sa manière, préparé activement la saison à venir avec leurs équipes respectives. Les entraîneurs croient en la qualité de leur groupe et ne partiront pas perdants au niveau supérieur même si, pour la plupart, l'objectif reste le maintien. Après une trêve qui aura donc duré quelques mois, le football a repris ses droits dans nos contrées à partir du jeudi 7 août avec l'ambition pour chacun des protagonistes en lice de parvenir à atteindre ses objectifs. Cependant, on pourra toujours regretter que, malgré l'effort consenti en matière de rationalisation du calendrier, certaines semaines risquent de ne pas être utilisées. Coupe de la CAF, Ligue arabe et africaine des champions, éliminatoires jumelées de la CAN et du Mondial 2010, Coupe maghrébine, le championnat national de football a démarré cette saison sur les chapeaux de roue avec notamment trois grands sommets de notre compétition entre le MCS-ASO, l'USMH-MCA et le CRB-USM Annaba. En effet, les quatre favoris habituels ont retrouvé dès la première journée des équipes qui n'étaient pas aussi faciles qu'on le pensait, leur menant la vie dure. Un démarrage en trombe en quelque sorte ! A l'image de ce duel entre Mohamed Henkouche et Rachid Belhout au 20 Août, la lutte a été âpre, jeudi dernier à Alger. Mais les Belouizdadis ont été récompensés de leurs efforts. Grâce à de grosses vertus défensives, les Belcourtois ont décroché leurs premiers points de la saison, jeudi. Reste désormais à soigner l'animation offensive. «C'était une équipe algéroise très offensive et bien préparée, dans un stade bien rempli… C'était un peu la féria ! On n'a pas pris de but, on a été costauds, on ne s'est pas affolés et on est contents du résultat. Quant à la manière, on essaiera de la mettre lors de la seconde journée contre le CABBA à Bordj !» En quelques mots, Mohamed Henkouche a résumé la situation qui a prévalu lors du match face à l'USM Annaba, jeudi. Le coach belcourtois avait prévenu que ce premier rendez-vous de la saison était avant tout un combat. Ses protégés l'ont écouté, comme le confirme Nassim Ousserir, le gardien international : «Ce genre de match nous met tout de suite dans le rythme. On a pu tester nos qualités défensives. Il fallait vraiment être bien concentrés, parce que les Bônois ont mis une grosse pression.» Mais le gros défi physique proposé, ou plutôt imposé par les visiteurs, n'a pas exactement été du goût de l'entraîneur algérois : «Personnellement, ce n'est pas le genre de match que j'aimerais voir tous les week-ends. Mais on nous a obligés à jouer comme ça, et on s'est adaptés. En seconde période, c'était vraiment très limite parfois. Les Annabis ont livré un match de coupe. Je ne suis pas sûr qu'ils puissent tenir comme cela tout le championnat, car ça va être épuisant physiquement.» Un épisode, beaucoup de gâchis et trop de tactique Encore une fois, l'ASO et la JSMB ont profité à fond de leur ascendant psychologique pour battre respectivement le MCS chez lui et le néo-promu, le MSPB, sur son ground. La JSK s'en sort avec des regrets de toutes sortes. Un constat tout d'abord : de quatre-vingt-dix minutes de jeu disputées entre la JSK et le Nasra cette saison (2 matches de Coupe de la CAF et 7 matches amicaux pour un match nul. Quand on sait les sacrifices et les sommes investies par l'équipe phare de la ville des Genêts pour s'attacher les services d'attaquants de classe, le phénomène est à la fois décevant et… inquiétant. On a beau expliquer ou justifier cela par les sacro-saintes considérations tactico-techniques, la constatation n'en est pas moins alarmante. Cela pour dire que le public des deux camps n'en a pas eu pour son argent et que les puristes peuvent aller voir… ailleurs! Une évidence en second lieu. Si nous étions un peu perplexes concernant l'épisode malheureux qui a mis le coach Alexander Moldovan au tapis une semaine auparavant, nous n'avons aucun doute sur l'envie affichée par le coach roumain de quitter la barre technique du club phare du Djurdjura après ses palabres avec le keeper Faouzi Chaouchi. Une importante parenthèse que nous fermons, mais le premier point est à oublier, alors que le second entrera de plain-pied dans l'histoire passionnée et parfois controversée des confrontations entre les deux clubs. Handicaps Le sommet de la semaine dernière entre Harrachis et Mouloudéens a laissé des signes dans les deux camps et conditionné en tout cas une grande partie de la première manche. Cela pour dire que les protagonistes sont partis avec des handicaps qui allaient définitivement signer la rencontre. Quelques absents de marque des deux côtés, le doyen des clubs a abandonné au départ son intention de dominer le jeu, comme il l'a si bien fait quelques mois auparavant. Il n'en avait objectivement pas les moyens avec une défense expérimentale. Son seul salut était à la limite de bien résister derrière et de se montrer plus efficace devant. Et si le premier objectif a été plus ou moins atteint même avec le point arraché de haute lutte, le second a tourné court. Moins de ballons pour l'attaque, les avants toujours aussi maladroits. Et ce qui sauva en définitive le MCA, c'est les deux buts de Bougache et de Belghomari en réponse à l'ex-Kabyle Saibi, auteur d'un doublé, mais également cet ascendant moral que le club harrachi avait sur l'adversaire. Concernant le match, ce sont ces deux épisodes auxquels on ajoutera cette difficulté à retrouver jeu et repères. A l'image de l'attaque qui a évolué par à-coups de Bougache qui n'a pas été aussi décisif et de Saibi qu'on a connu plus incisif, plus rusé et plus tranchant. Pour le reste, gardien, défense et milieu ont assez bien marché même si l'entrejeu a un peu manqué en phase d'appui et que la créativité n'ait pas toujours été au rendez-vous. Bataille USMB-MCEE a été aussi et surtout une véritable bataille. Physique tout d'abord avec des interventions très musclées, des duels et beaucoup d'énergie dépensée. Tactique également avec une MC El Eulma évoluant en déplacement qui chercha dès le départ à impressionner l'adversaire mais qui, petit à petit, céda aux coups de boutoir de l'adversaire. Quatre-vingt-cinq minutes où l'on vit les Vert et Blanc presser très haut, faire preuve de beaucoup d'agressivité et faire échec à la manœuvre adverse. Bénéficier également d'espaces derrière avec des raids conduits à droite par Ezeitchel qui ne trouvèrent personne à la réception. El Eulma et Chelali ont toutefois retenu les leçons de la saison écoulée, match parfaitement quadrillé, entrejeu où on retrouvait des joueurs à la récupération et à la relance et surtout ailiers à droite sur tous les bons coups de son équipe. Et El Eulma de reculer petit à petit pour opter carrément pour les contres. Recul obligé, stratégique mais toujours ordonné avec des joueurs de qualité. A défaut d'être présent devant, le club de la Mitidja s'est beaucoup sacrifié dans le repli et la récupération. Côté adversaire, beaucoup de mouvements, de volonté de bien faire, mais peu de véritables idées, comme en témoignent les services longs ou encore le manque de percussion de l'attaque, très bonne sur le plan technique, mais peu efficace, qui porta pour sa part un peu trop le ballon, permettant le replacement de la défense adverse. Encore une fois, l'USMB n'exprima pas le jeu collectif qu'on lui connaît, même si l'amélioration est nette par rapport aux matchs précédents. Mais la victoire était là enfin ! Volonté La JSMB et l'ASO évoluant à l'extérieur, au lieu de se retrouver en avance sur le plan du score, ils se sont contentés de la victoire tout simplement. La JSMB a bien négocié son premier déplacement et a gagné le pari de revenir avec les points de la cagnotte. Le club de la ville de Yemma Gouraya afficha le meilleur visage avec beaucoup de volonté et de solidarité. Les Chélifiens poseront d'énormes problèmes à la défense du MC Saida, finissant par s'imposer sur un petit but de Boukhari. Le MC S qui a perdu beaucoup de ses joueurs, pour sa part, n'a pas su profiter des espaces à sa disposition et ce, en dépit de la double rentrée des attaquants. Une inefficacité franchement alarmante car, sur le papier, ce quatuor saïdi impressionne. Toutefois, la volonté de gagner de l'ASO et celle de ne pas perdre du MCS ont engendré un match nul. Encore un goût d'inachevé pour un sommet qui n'en a pas été vraiment un sur le plan du jeu et du spectacle. Trop de gâchis, d'à-peu-près et de calculs, même si l'histoire ne retiendra que deux choses : la victoire de l'ASO et le faux pas de la JSK.