Depuis l'ouverture du complexe sportif international d'Aïn Draham en 1994 et la participation du premier club algérien, en l'occurrence l'USM Aïn Beïda, à un stage de préparation la même année, nos clubs fréquentent très souvent et régulièrement cet établissement. Sur les 16 clubs composant la Nationale Une, deux seulement, en l'occurrence le NA Hussein-Dey et le MC Saïda, pour des raisons évidentes de trésorerie, ont préféré effectuer leur stage de préparation au pays. Trois, l'USM Alger, l'ES Sétif et le MC Alger, ont opté pour la France, considérant que le climat est plus clément et les commodités de travail encore plus confortables. Le club de Soustara a élu domicile comme à son habitude au centre Léonard-de-Vinci, à Lisses, dans la région parisienne ; l'Entente sétifienne a grimpé sur les hauteurs, à Tignes, lieu privilégié de l'équipe de France lors de ses préparations des grands rendez-vous ; alors que le doyen a mis les pieds, pour la première fois, grâce à la contribution de son équipementier italien Legea, à Mûr-de-Bretagne où le stage s'est bien déroulé. La JS Kabylie, championne d'Algérie en titre, a, pour sa part, opté pour Casablanca, au Maroc, pour peaufiner sa préparation, alors que le reste des troupes de l'élite, soit dix formations ont rallié nos frontières de l'Est pour mettre leur campement d'été en Tunisie, dont la moitié au complexe sportif international d'Aïn Draham. Même les clubs de seconde division (les nouveaux promus, WR Bentalha et JSM Skikda), voire d'autres clubs des paliers inférieurs, préfèrent nos voisins tunisiens compte tenu des avantages qu'offrent ses centres (rapport qualité/prix) et l'absence de certains autres coûts comme les frais de voyage (billetterie) et de visas lorsqu'il s'agit d'une destination européenne. Niché à 620 mètres d'altitude, le complexe sportif international d'Aïn Draham, du nom du village distant de quelques kilomètres seulement, se situe en pleine forêt dans un décor majestueux où la verdure et le repos sont de mise pour une meilleure préparation selon les exigences du sport moderne. On dit sport, car à Aïn Draham, bien qu'ils soient nombreux à y séjourner, il n'y a pas que les footballeurs qui effectuent leur préparation. Rien qu'en consultant le registre des séjours du mois de juillet 2008, des sélections de judo, de lutte, de basket-ball et d'athlétisme sont passées par ce centre pour s'y préparer. Et c'est un «manège » qui dure toute l'année, sans répit, même s'il y a des périodes de forte demande comme l'intersaison estivale ou la trêve hivernale. Nos clubs, notamment ceux de l'Est du pays, sont des habitués des lieux depuis que le premier club algérien de l'USM Aïn Beïda a séjourné dans ce complexe en 1994, année même de son inauguration ! Ce qui explique un peu le traitement de faveur des gestionnaires de ce complexe pour les sélections et équipes algériennes en application des recommandations des hautes autorités tunisiennes. En effet, selon son directeur, Djamil Ben Nasr, en poste depuis trois ans et qui a été décoré récemment par son ministère de tutelle pour la bonne gestion de cette infrastructure de renommée internationale, nos représentants bénéficient d'un grand soutien et de toutes les commodités nécessaires, y compris sur le plan des prix, pour passer d'agréables séjours. Tout le personnel du complexe est aux petits soins avec les Algériens en particulier qui représentent une clientèle privilégiée. M. Ben Nasr le souligne si bien lors de l'entretien que nous avons eu avec lui : « Je tiens à remercier le peuple algérien en général à travers le passage régulier de ses sélections, ses clubs et ses associations pour effectuer leurs stages de préparation. Cela nous honore et apporte un plus à notre responsabilité pour offrir le meilleur de nos services pour les délégations hôtes de notre complexe. L'Algérie est grande de ses hommes et de ses richesses, et son peuple choisit souvent de venir en Tunisie et non pas partir en Europe, cela nous comble et je vous souhaite à chaque fois la bienvenue dans votre seconde patrie.» D'autres centres à travers la Tunisie, y compris ceux des clubs comme l'Espérance de Tunis, le Club Africain ou l'Etoile du Sahel, ont emboîté le pas au complexe d'Aïn Draham. Ainsi, Bordj Sedria, Hammam Lif, Hammam Bourguiba, Nabeul et autres accueillent normalement et régulièrement nos clubs qui trouvent tous les moyens pour travailler idéalement, conditions qu'ils ne trouvent pas chez eux, que ce soit dans leurs propres clubs ou dans des centres spécialisés qui n'arrivent pas à voir le jour malgré le contexte très favorable du moment où le baril de pétrole culmine à plus de 100 dollars et que plusieurs projets de développement de l'Etat battent leur plein.