Fait unique dans les annales de la Coupe du monde : le président de la toute-puissante FIFA, la mine faussement déconfite, présente ses excuses, en live à la télé, pour des erreurs d'arbitrage qui ont grandement influé dans l'élimination en huitièmes de finale des deux sélections du Mexique et d'Angleterre. Dans le cas de la formation des «Three Lions», les arbitres ont invalidé le but égalisateur inscrit par Lampard dans les bois du gardien allemand Neuer. Pour les Mexicains, le referee italien Roberto Rosetti et ses assistants ont cautionné une réalisation décisive de l'attaquant argentin Tevez sur un hors-jeu flagrant. La pathétique confession du big boss reste cependant incomplète. Joseph Blatter avait, en effet, tu beaucoup d'autres mauvaises décisions arbitrales qui ont mis fin à l'aventure de nombreuses équipes. Citons, par exemple, le cas de l'avant-centre brésilien, Luis Fabiano, qui, après un double contrôle de la main, a vu son but inscrit contre la Côte d'Ivoire au premier tour authentifié par un trio d'arbitrage qui n'avait vu que du feu, malgré les vives protestations des camarades de Didier Drogba. Le jeu dur des capés de l'entraîneur Carlos Dounga a été, par la même occasion, largement toléré. Toujours pour les matchs de poules, de nombreux autres directeurs de jeu sont passés complètement à côté de leur sujet. Les Américains en savent aussi un bout. Les initiatives des poulains de Bob Bradley ont été souvent freinées par d'impromptus coups de sifflet qui désignent des hors-jeu imaginaires. Dans la demi-finale qui a opposé l'Espagne à l'Allemagne, l'arbitre, exagérément passif, n'a pas su réagir pour tempérer la violence des interventions défensives de Puyol et de ses coéquipiers. Le bouquet a été réservé pour la finale où l'Anglais, désormais célèbre, Howard Webb a failli «exclure» les 22 acteurs avant la fin de la partie. Visiblement dépassé par les événements, Webb - qui avait «la gâchette» facile dès l'entame du jeu- a distribué pas moins de 14 cartons jaunes avant de brandir le rouge à l'endroit du néerlandais, John Heitinga, 7 minutes avant que les Espagnols marquent... et deviennent champions du monde. Un record jamais atteint pour une finale de Coupe du monde. Se laissant d'emblée prendre au jeu des cartons, Webb -qui a prononcé l'exclusion «discutable» du défenseur hollandais- a manifestement influé sur le résultat technique de la finale. La sélection «orange» n'a pas totalement digéré sa défaite même si elle a sportivement «félicité» son homologue ibérique. Les vice-champions du monde ont calmement exprimé leur indignation en évitant soigneusement de serrer la main de Blatter lors de la cérémonie de remise des médailles. Dans les coulisses, on dit que la FIFA a choisi l'Anglais pour racheter son pêché de «lèse-majesté» suite à l'élimination contestable de l'équipe des Trois Lions. Un mauvais calcul de l'instance internationale. Autrement, poursuit-on, si le critère de la performance et de la rigueur était vraiment respecté, Webb n'aurait pas officié en finale. Il est vrai que certains arbitres comme le Seychellois Eddy Allen Maillet, ou l'Ouzbek Ravshan Irmatov, ou encore le Japonais Yuichi Nishimura ont réussi d'assez bonnes prestations. Ce «flop» de l'arbitrage a rouvert le débat sur l'assistance vidéo des arbitres. Une option que la FIFA avait promis d'examiner au cours de ses prochaines réunions. Une autre tendance préfère plutôt l'idée de deux assistants supplémentaires pour surveiller la ligne de but. De toute manière, l'arbitrage est ouvertement mis à l'index. Et ce ne sont pas les chiffres fantaisistes- car ne reposant sur aucune base logique- de la commission d'arbitrage qui vont calmer les choses. Dire que 96% des décisions arbitrales étaient correctes relève de l'autosatisfaction la plus stérile. Cela s'apparente à un autre mauvais calcul de la FIFA. K. A.