Un mois et demi après l'adoption du plan quinquennal 2010-2014, le Conseil des ministres s'est réuni la semaine dernière pour se pencher sur des questions liées directement à la mise en œuvre de ce plan dans des conditions optimales où il n'y aura pas de place pour la corruption. Les mesures de lutte contre les malversations et les détournements des deniers publics se sont taillé la part du lion dans la réunion du Conseil des ministres. Et ce, à travers l'obligation de l'utilisation des chèques pour tout paiement dépassant les 500 000 DA et la révision du code des marchés publics. En effet, en plus des dossiers d'ordre social notamment en ce qui concerne la prise en charge des personnes âgées et l'aide aux familles démunies durant le mois de Ramadhan, le code des marchés publics a constitué la question phare de cette réunion. La priorité est donc accordée en premier lieu à la révision du code des marchés publics. Le président de la République a insisté dans ce cadre sur une exécution «transparente, économe, et à l'abri de toute forme de malversation» du plan quinquennal 2010-2014. Le défi pour cette gestion du plan consistera à éviter les tentatives de corruption et faire oublier les scandales qui ont caractérisé certains projets du programme précédent notamment dans le secteur des travaux publics. Le besoin de réaménager le code des marchés publics s'est fait sentir et les représentants ont souligné cette nécessité à plusieurs reprises surtout depuis l'éclatement de l'affaire de Sonatrach. «Cette dépense publique sera également un placement utile pour l'avenir du pays, en contribuant au développement de notre potentiel productif, et en mobilisant la participation de partenaires étrangers à la modernisation de nos entreprises publiques et privées, et c'est bien à tout cela que répond la révision du code des marchés publics», a précisé d'ailleurs le chef de l'Etat dans ce sillage, sans manquer de rappeler le rôle du gouvernement et des administrations qui doivent veiller au respect des dispositions du nouveau code une fois adopté. Mais, en parallèle, les entreprises nationales à qui l'appel est lancé pour une contribution importante dans la réalisation de ce programme devraient jouer le jeu en se donnant les moyens de la compétitivité. L'augmentation du taux d'éligibilité des entreprises locales pour la participation dans les projets de 15 à 25% est une occasion à saisir. Mais faudrait-il d'abord qu'elles se mettent à niveau pour être concurrentielles. Là aussi, le gouvernement se propose d'accompagner les PME à travers un programme de mise à niveau doté de 5 milliards de dollars pour le quinquennat 2010-2014. Les aides sont importantes. Idem pour les subventions et les bonifications partielles. Le but étant de mettre à niveau 20 000 PME durant la période 2010 à 2014 pour leur permettre de contribuer efficacement à la diversification de l'économie nationale, qui, à l'ère de l'économie de marché, doit être performante. A ce sujet, le président de la République a relevé : «L'économie de marché ne se décrète pas, elle ne saurait encore moins être un libéralisme sauvage ou une économie de spéculation et de rente. L'économie de marché se bâtit avec le concours de toutes les énergies nationales». L'Etat, les opérateurs économiques, les travailleurs résument ces énergies de l'avis du chef de l'Etat. Pour le premier acteur, les dés sont jetés avec la mise en place des nouvelles mesures. Pour les opérateurs, c'est également le cas, mais pour les travailleurs, beaucoup reste à faire en matière de formation. Pour être rentables, les employés ont besoin d'être mis dans un cadre socioprofessionnel adéquat. Mais que ce soit en matière de politique salariale ou de formation, l'application ne suit pas les décisions alors que tout est lié à la motivation de la ressource humaine pour une exploitation optimale de ses potentialités. S. I.