Le fils du ministre de la Justice, Tayeb Belaïz, «n'est concerné ni de près ni de loin par une implication ou une poursuite judiciaire», a indiqué hier le procureur général près la cour d'Oran, qui s'est déclaré «surpris par les allégations contenues dans un article publié lundi par le journal El Watan». Dans un démenti formel cité par l'APS, le procureur général près la cour d'Oran a précisé également que l'inculpé, cité par le journal, est un homonyme. Dans l'affaire de drogue évoquée par El Watan «il s'agit, en effet, dans le cas d'espèce du nommé Belaïz D., né le 8 mars 1971 à Bab El Assa (Tlemcen), poursuivi et détenu depuis le 1er septembre 2009 pour des infractions liées au trafic de drogue». L'affaire a été traitée par le tribunal d'El Amria, wilaya d'Aïn Témouchent, et revendiquée par le procureur général près la cour d'Oran, conformément aux dispositions du Code de procédure pénale où elle est traitée par le pôle spécialisé d'Oran. Il faut dire que l'article publié par notre consœur d'El Watan et deux sites Internet a fait l'effet d'une bombe. L'information, qui s'est répandue hier comme une traînée de poudre au niveau de l'opinion publique, devait faire l'objet d'un démenti. Dans le cas contraire, elle aurait laissé planer le doute et donné libre cours à toutes les supputations et, mieux, à tous les amalgames dont assurément celui de l'implication directe ou indirecte du ministre de la Justice. Ce qui n'est pas anodin. Si des soupçons de blanchiment d'argent de la drogue pèsent sur le fils du garde des Sceaux, c'est tout l'édifice de l'Etat qui est éclaboussé du fait de la qualité de la personne visée. La promptitude du procureur général près la cour d'Oran a le mérite d'éclaircir l'opinion publique sur cette affaire, même si elle laissera planer le doute dans les esprits du fait qu'il est aisé, aujourd'hui, pour le simple citoyen de penser que l'Etat est corrompu à tous les niveaux avec la multiplication des affaires de malversations et les nombreux scandales financiers qui ont éclaboussé de hauts cadres de l'Etat, à l'exemple de ceux du thon rouge, des travaux publics ou encore de Sonatrach. Ce qui oblige le premier magistrat du pays et son Premier ministre à être vigilants pour couper court à toute rumeur. Cela oblige également tout responsable loyal et intègre à préserver son gouvernement en choisissant le gel de ses fonctions dans le cas de conflit d'intérêts jusqu'au prononcé de la justice. Seule une communication efficace et transparente donc réussira à redonner confiance au citoyen dans son Etat, sa justice et son pays. Et comme tout le monde s'accorde à le dire, il n'y a de véritable justice que transparente. La justice est donc tenue d'informer, officiellement, l'opinion publique sur les dossiers qui la concernent, d'autant que la communication est la meilleure façon, pour elle, de se rapprocher des citoyens. H. Y.