Photo : Riad De notre correspondant à Tizi Ouzou Lakhdar Siad Les maladies en rapport avec la chaleur saisonnière et les évacuations «approximatives» des structures sanitaires locales et des cinq autres wilayas limitrophes ont beaucoup augmenté la pression sur les services des urgences de chirurgie, urgences médicales et le pavillon des urgences (PU) de médecine du CHU Nedir Mohamed de Tizi Ouzou qui tournait déjà depuis longtemps à plus de 150% de ses capacités d'accueil. Autant dire qu'il est saturé et que la wilaya de Tizi Ouzou a besoin d'un deuxième hôpital dans l'immédiat, comme le revendiquent depuis le début des années 2000 des responsables du secteur dans la région de Kabylie.«Nous enregistrons un grand afflux des malades depuis le début de la saison chaude, un nombre important d'évacuations des structures avoisinantes, parfois des malades qui peuvent être pris en charge sur place, malheureusement ils se retrouvent au CHU pour être, par la suite, adressés avec une conduite thérapeutique vers la structure d'origine», affirme un médecin au niveau des urgences chirurgicales du CHU de Tizi Ouzou. La salle d'attente est pleine. Des malades accompagnés par des proches ou amis attendent leur tour de consultation ou pour passer une radio. Le guichet d'admission est très sollicité. Malgré l'affluence importante, les malades acceptent l'organisation des soins et patientent. L'endroit est plutôt bien tenu. «Le nombre d'accidentés de la route, d'accidents domestique et autres ne cesse d'augmenter durant cette période de grande chaleur. Il y a aussi des malades en rapport avec la saison estivale, les cas d'agressions (coups et blessures volontaires), les cortèges de mariage, etc.», ajoute-t-il, regrettant le nombre important de malades évacués vers le CHU par les structures des localités avoisinantes et qui, s'ils avaient été pris en charge sur place, auraient soulagé l'hôpital d'une pression dont il se passerait bien.A ce propos, un surveillant médical rencontré devant ces urgences «déplore que le CHU de Tizi Ouzou continue d'être la destination hospitalière préférée de structures de santé de Boumerdès, de Béjaïa et de Bouira alors que nos capacités de prise en charge et d'hospitalisation sont très limitées».Concernant le travail pendant la période des congés, il soutiendra que «globalement, il y a assez d'effectifs médical et paramédical au niveau de tous les services», rappelant que l'administration du CHU a produit une note de service qui «instruit les surveillants médicaux et les chefs de services d'organiser des plannings de sortie en congé annuel pour éviter un manque de personnel hospitalier durant l'été». Il y a un peu moins de «pression» paraît-il au niveau des Urgences médicales. «Le nombre de maladies liées à la chaleur a augmenté mais nous avons l'habitude d'y faire face sachant qu'il s'agit de malades d'un certain âge souffrant de déshydratation, de cardiopathie, d'insolation et de diabétiques qui se soignent mal», selon une infirmière. Au PU de médecine, l'ordre est de rigueur quoique le nombre de malades qui attendent d'être consultés, dépasse vraisemblablement les moyens du service. Faute de places dans les salles appropriées, six malades sur des lits adéquats disposés dans le couloir sont pris en charge par l'équipe médicale. Pour leur part, les brigades du SAMU 15 de Tizi Ouzou ne chôment pas durant cet été. «Nous avons remarqué un nombre important d'interventions primaires de citoyens se trouvant dans des cas de détresse. Pour mieux répondre à cette demande qui s'est multipliée depuis le mois de juin, nos deux brigades ont redoublé d'efforts et travaillent H24», déclare un responsable du SAMU. Il soutient que le nombre de personnels médical et paramédical reste suffisant pour prendre en charge les appels de malades et de leurs parents. Cependant, il souhaite que les autorités accèdent à la demande de nombreux habitants, de la commune de Tizi Ouzou, désirant que le SAMU 15 élargisse son champ d'intervention à la périphérie de la ville de Tizi Ouzou.