Photo :S. Zoheir De notre correspondant à Tizi Ouzou Lakhdar Siad Même si les enfants scolarisés ne sont pas couramment victimes de la violence physique ou verbale de la part des adultes qui s'affairent ou «tuent» leur temps autour des établissements scolaires, ils ne sont pas pour autant prémunis des influences négatives des comportements irresponsables. Les enfants, qui échappent à la maltraitance des parents au domicile familial et aux fessées, gifles et coups des maîtres d'école (deux graves phénomènes qui ont pris de l'ampleur même si les services concernés ne donnent aucun bilan ni solution ou ne s'y intéressent pas du tout), subissent tout de même des scènes de violence à proximité de leurs établissements scolaires. Cela a lieu sans aucune réaction des responsables des écoles, de la direction de l'éducation et de leurs parents. Si de rares établissements de Tizi Ouzou profitent de la proximité de sûretés urbaines qui, d'ailleurs, ne les protègent pas de la violence des piétons et des automobilistes inconscients, la quasi-totalité n'est pas sécurisée et les mesures de prévention et de secours y sont carrément ignorées des autorités locales ou de la tutelle. En cette période, l'attention des personnes concernées par le problème de la violence est beaucoup plus tournée vers le manque d'encadrement sanitaire pour soigner les enfants malades ou atteints d'épidémies saisonnières, le chauffage et le transport scolaire. C'est justement en cette saison de pluie que la vie des enfants est mise en danger à l'intérieur même des salles de cours dont l'étanchéité pour certaines a pris un coup avec le temps. La vétusté de ces salles a été débattue au sein de la famille scolaire, chacun rejetant la balle sur l'autre. La vétusté de beaucoup d'établissements de la Kabylie est rarement signalée dans les rapports des responsables qui se cachent derrière le vocable de «réfection» pour ne pas écrire que des murs et des toits risquent de tomber en ruine et d'emporter des vies innocentes. Ces situations sont criantes dans les localités déshéritées de cette wilaya qui, en plus, subissent les restrictions dues au terrorisme. Des articles de presse ont signalé la persistance d'écoles en préfabriqué datant de l'époque coloniale et d'écoles installées dans d'anciennes casernes militaires dont la fiabilité des structures laisse à désirer. On ne sait quand la «réforme scolaire» s'intéressera à ces cas qui pourraient dégénérer avec des conséquences irréparables sur la sécurité des bambins. On a vu aussi des écoliers de cette wilaya (211 579 scolarisés dont 82 237 du cycle primaire et 1 000 autres en préscolaire) traverser à pied sur plusieurs kilomètres, hiver comme été, faute de transport scolaire, des champs et des sentiers dangereux et très peu fréquentés sinon par des bandes d'ivrognes, de drogués ou de personnes malintentionnées. Leurs oreilles candides sont souvent agressées par de gros mots que se lancent ces individus qui s'en prennent directement aux jeunes enfants, notamment là où les débits de boissons alcoolisées clandestins sont «tolérés» par les autorités. Quelquefois, ce sont les canalisations éventrées des eaux usées devant les écoles qui menacent la santé des enfants. D'autres écoles ne sont pas clôturées et l'accès à l'intérieur pour les «personnes étrangères» est une chose courante. Les victimes attendent que la «réforme scolaire» s'intéresse à elles avant qu'il soit trop tard.