Photo : Riad De notre correspondant à Tizi Ouzou Lakhdar Siad Le CHU Nedir Mohamed de Tizi Ouzou tournait déjà au début des années 2000 à plus de 150% en taux d'occupation des lits. Il avait été déclaré «dépassé» à l'époque. Des responsables de cet établissement avaient préconisé la nécessité d'un deuxième établissement hospitalier de même ampleur ou plus pour permettre une meilleure prise en charge des malades et un cadre de travail convenable pour les hospitaliers, les médecins, les paramédicaux et autres agents. De ce fait, les programmes opératoires «très chargés» du CHU font que le pavillon des urgences, une soixantaine de lits, cinq salles opératoires et qui reçoit environ 400 patients/jour pour une dizaine d'interventions chirurgicales, est souvent dépassé par le flux des malades et constitue «un problème pour le fonctionnement normal», affirmait fin octobre 2003, le Dr Mansouri, directeur général de l'hôpital dans la perspective de la restructuration des urgences. «J'ai travaillé sur le dossier des urgences au niveau du ministère de la Santé et de la Population dans le cadre d'une étude faite à l'INSP. Nous avons relevé certaines anomalies liées au fonctionnement des urgences. Des solutions existent, et nos urgences ne sont pas aussi désastreuses qu'on le pense», rappelait-il. La nouvelle direction de l'hôpital, pour «soigner la vitrine» du CHU, qui est le service des urgences, avait projeté une fusion des pavillons des urgences chirurgicales et des soins généraux avec une dynamique d'humanisation de l'accueil, de l'orientation, de l'amélioration des conditions de restauration et d'hospitalisation. C'était globalement prévu pour normaliser les équipements de l'hôpital et les initiatives de leur renouvellement. «Dans les urgences de chirurgie, il y a toujours une mobilisation du personnel médical et paramédical. Il y a le médecin de garde qui est toujours présent sauf dans les cas d'une urgence extrême signalée au bloc opératoire. Certes, des malades peuvent être confrontés à des malades quand, par exemple, les médecins sont dépassés par le volume de travail, ou si le médecin spécialiste est au bloc en train d'opérer. Dans ce cas, le malade aux urgences est mis sous la responsabilité et la surveillance des résidents internes ou quand des places pour l'hospitalisation viennent à manquer», déclare un médecin. Des «sanctions» sont établies si une garde n'a pas été respectée par un hospitalier. La réactivation du service de réanimation et l'inauguration du nouveau bloc de chirurgie allégeront un peu le volume des admissions aux urgences de chirurgie, selon la direction de l'hôpital. «La réhabilitation de plusieurs gardes spécialisées, la mise à niveau des équipements et des structures, l'acquisition de matériels et le redéploiement du personnel amélioreront certainement la prise en charge des malades», souligne le Dr Mansouri. D'autre part, la mise en place récente du service d'aide médicale urgente (SAMU) baptisé «SAMU 15» au niveau du CHU est considérée comme un outil médical d'urgence majeur dans la prise en charge rapide et adéquate des malades. Le SAMU 15 dispense des conseils médicaux partéléphone. Un numéro vert, le 115, en plus de trois lignes à six chiffres sont mis au service des personnes qui en ont besoin. Il assure aussi des prestations à domicile, les hospitalisation à domicile (pour gagner des lits) et le transfert médicalisé vers les hôpitaux. Le CHU de Tizi Ouzou a une capacité insuffisante d'environ mille lits et tend à s'élargir. Une possibilité d'extension existe au niveau de Belloua, d'après des projections de l'établissement. Il est utile de souligner que les problèmes rencontrés au niveau du CHU de Tizi Ouzou, plus particulièrement au service des urgences, sont en partie causés par son «rayonnement régional», assurant des soins spécialisés pour au moins quatre wilayas (Bouira, Bgayet, Boumerdès et Tizi Ouzou). Mais une meilleure coordination entre les structures hospitalières locales de moindre importance permettrait à la population de bénéficier de ses services de façon équitable, selon des médecins de l'hôpital qui parlent du «non-respect dans certains cas de la hiérarchie des soins». On explique que des malades qui n'ont pas besoin des apports du CHU de Tizi Ouzou sont dirigés ou se dirigent d'eux-mêmes vers celui-ci alors que leur pathologie peut être soignée au niveau des établissements de santé locaux. Situation récurrente gênant beaucoup les médecins au niveau des urgences qui sont généralement la première destination des malades se présentant au CHU. Alors, un deuxième CHU pour Tizi Ouzou s'impose.