Près d'une année après la décision du président de la République de procéder à l'effacement des dettes accumulées par les agriculteurs, les oléifacteurs qui espéraient être concernés par cette mesure, viennent de faire parler d'eux en exigeant des pouvoirs publics de prendre en charge leur dettes, à l'instar des autres agriculteurs, pour la simple raison qu'ils sont, eux aussi, détenteurs d'une carte d'agriculteur. Au cours d'une rencontre qui s'est tenue au niveau de la Chambre d'agriculture de Bouira et qui a regroupé la semaine dernière près de 32 oléifacteurs exerçant au niveau des wilaya de Tizi Ouzou, Aïn Témouchent, Jijel, Boumerdès et Bouira, ces intervenants dans la production d'huile d'olive, ont indiqué que leur activité a subi les mêmes pertes que les autres producteurs d'huile, notamment en 2004, à cause de la tempête de neige qui a affecté la majorité des oliveraies, ce qui s'est soldé par la baisse de la production oléicole, durant cinq ans, dans ces wilayas. Ils ont ajouté que le dispositif portant effacement de la dette des agriculteurs manque énormément de lisibilité. «Si les professionnels des autres filières de l'agriculture ont déjà bénéficié de cette “grâce” présidentielle, nous les oléiculteurs, rien n'est en vue», alors que ce dispositif était censé être applicable à tous les agriculteurs. Notons que les oléifacteurs se sont constitués, depuis près de quatre ans, en Comité national interprofessionnel oléicole (CNIO), qui rassemble les oléiculteurs de plusieurs wilayas du pays. Les participants à ladite rencontre ont déclaré que «Les banques, la BADR et la CRMA, ont bloqué nos comptes, et nos dossiers ne sont pas encore traités, depuis plus d'une année, au niveau du ministère des Finances». Face à cet état de fait, les propriétaires des huileries, membres du CNIO, sont dans une vraie impasse, car aucun mécanisme de financement permettant à l'activité de bien fonctionner n'a été établi, et d'enclencher le processus de développement de la filière. Par ailleurs le président du CNIO affirme que les investisseurs de ce créneau, ne sont pas en mesure de rembourser, sachant que dans la plupart des cas, lesdites subventions ont été récupérées dans le service de la dette. Et d'ajouter que le non-effacement de leur dette est en contradiction avec la nouvelle politique tracée à travers le programme de développement agricole. Par ailleurs certains oléifacteurs ont demandé aux pouvoirs publics d'intervenir pour mettre fin aux poursuites judiciaires actionnées par les organismes financiers, les mettant en demeure de rembourser le montant de leur dette, ou à défaut de faire l'objet d'une liquidation de leur huilerie.