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«Les missions du comité d'état-major de Tamanrasset ne sont pas mises en péril» Après l'intervention militaire française et l'assassinat de Michel Germaneau, Mourad Medelci déclare :
Photo : Riad De notre envoyé spécial en Ouganda Abderrahmane Semmar L'assassinat du ressortissant français, Michel Germaneau, a suscité l'émoi dans les couloirs du 15ème sommet de l'Union africaine dont les travaux se sont achevés hier à Kampala. L'Algérie, de son côté, n'a pas hésité à réagir à ce crime abominable qui replonge une fois de plus la région du Sahel dans un climat d'insécurité sans précédent. Depuis Kampala, Mourad Medelci, ministre des Affaires étrangères, nous a confié hier que ce crime ne fait que renforcer la volonté de l'Algérie et sa détermination «à lutter contre les prises d'otages». «Nous regrettons, comme tous les autres pays ce qui s'est passé au Mali ces derniers jours. Notre position est claire là-dessus : nous sommes contre le terrorisme en général et les prises d'otages en particulier. Nous sommes, comme les pays de l'UA, déterminés à lutter contre cette pratique. Mais nous sommes partie prenante de la criminalisation de l'acte du paiement des rançons», a-t-il expliqué. Par ailleurs, Mourad Medelci a fait savoir, sans aucun faux-fuyant, que l'intervention militaire française en Mauritanie ne mettra pas en péril les missions du comité d'état-major de Tamanrasset. «Il n'y a aucune raison pour qu'un événement puisse mettre en péril la volonté politique au plus haut niveau des pays de la région qui sont directement concernés par leur devenir en termes de sécurité et de développement. La séquence malheureuse, qui en est une autre de plus, qu'on a eu à enregistrer avec la disparition de l'otage français, nous renforce dans notre position de continuer à travailler ensemble», a-t-il déclaré. L'Algérie n'aurait donc pas protesté contre les opérations militaires françaises menées en Mauritanie. Rien n'est moins sûr car de nombreux experts ont révélé récemment que les autorités algériennes ont été réellement gênées, pour ne pas dire énervées, par cette intrusion étrangère dans le Sahel. D'ailleurs, dans sa déclaration à la presse lors du sommet de Kampala, Mourad Medelci a beaucoup insisté sur le fait que «les pays riverains du Sahel se sont organisés avec la participation active de l'Algérie pour que les questions concernant la sécurité de la zone soient prises en charge par les pays eux-mêmes», souligne-t-il. «Nous sommes Africains, ajoute-t-il, et l'UA s'intéresse beaucoup au Sahel. Pour le moment, ce sont les pays de la région qui prennent eux-mêmes en charge la sécurité et cela n'exclut pas la coopération avec d'autres pays quand cette coopération s'avère nécessaire». L'Algérie réitère donc son attachement à un plan d'action régional pour restaurer la sécurité dans le Sahel. Le défi pour l'Algérie est d'éviter que cette région d'Afrique emprunte la même voie que la Somalie. Pour ce faire, les autorités algériennes veulent que tous les Etats de la région assument pleinement leurs responsabilités en jouant un rôle important dans la lutte contre le terrorisme. Rappelons enfin que l'assassinat du ressortissant français Michel Germaneau, enlevé en avril au Niger par Al Qaïda, au pays du Maghreb (AQMI) a suscité une profonde colère en France. Nicolas Sarkozy a parlé d'un crime qui «ne restera pas impuni». Tout indique donc que l'armée française participera à d'autres opérations contre les terroristes dans le Sahel. Décidément, la situation risque bel et bien de se «chauffer» dans les jours à venir aux portes de nos frontières.