Depuis plus d'une année, aucun joueur étranger africain ou autre ne fait partie des effectifs des clubs de football locaux, et ce, en dépit des performances et des apports que ces joueurs sont censés apporter aux clubs. La décision de suspension du transfert de joueurs africains vers les clubs algériens, prise par la FAF et la LNF, ne semble pas avoir eu d'impact ou de contrecoups au sein des clubs concernés. A l'Ouest, où plus d'un club avait eu recours à des joueurs africains, on ne semble pas affecté outre mesure par cette suspension, malgré les performances et le plus apportés par ces joueurs aux clubs qui les ont engagés. A Oran seulement, on comptait pas moins de trois clubs - le MCO, l'ASMO et le RCO - qui ont fait appel à des joueurs africains professionnels. Cette expérience avait eu de larges échos auprès des clubs en question qui avaient connu de grands moments dans le football local. Cela, bien entendu, n'a pas éludé les problèmes et les difficultés liés aux opérations de recrutement et de négociation avec les agents des joueurs. En fait, c'est à la suite de problèmes d'escroquerie et de complications avec les joueurs que la Fédération algérienne de football avait décidé de prendre les devants et de suspendre les opérations de transfert et de recrutement des joueurs africains ou autre. La FAF semble décidée plus que jamais à réglementer le marché des transferts de joueurs étrangers. «Je pense que recourir à cette mesure de suspension pour réglementer le secteur est une bonne décision. Il était temps. Cela est d'autant plus important que les clubs professionnels algériens sont sur le point de se réorganiser avec cette nouvelle loi sur la professionnalisation», notera Brahim, un spécialiste du football proche du club phare d'Oran. D'aucuns parmi les observateurs et les professionnels du football estiment que «la FAF doit encadrer le secteur des agents de joueurs, les opérations de transfert entre clubs et édicter ses propres lois en parfaite communion avec celles africaines et mondiales du football». A titre d'exemple, en France, la Fédération de football FFF compte plus de 200 agents de joueurs agréés et reconnus par ses instances. Plus de 3 000 autres agents qui ne sont pas agréés par ses services ne sont pas non plus interdits d'exercer dans l'Hexagone, puisqu'ils sont agréés et reconnus par les instances de la Fédération européenne de football UEFA. Les licences des joueurs sont délivrées pour une durée de trois années renouvelables et se font sur la base d'un examen écrit portant sur les connaissances en football et les lois qui le régissent. Les contrevenants aux dispositions des fédérations seront sous le coup de dispositions réglementaires strictes pouvant aller jusqu'à l'emprisonnement appuyé par de fortes amendes. Contrairement à 2008, où ils étaient plus de vingt joueurs à étoffer les effectifs des clubs de division I en Algérie, le nombre de joueurs africains évoluant dans les clubs algériens a fortement chuté en 2010, plus précisément à la suite de la promulgation de la décision de la FAF, mais aussi à la suite des complications et autres problèmes liés aux rémunérations et indemnités des joueurs. D'où la fameuse décision de suspendre les transferts afin d'exercer un contrôle sur les sommes d'argent brassées par le biais de ces recrutements. Selon les estimations de spécialistes, les budgets alloués aux transferts et recrutements de joueurs dépassaient les 7 à 8 milliards de dinars pour chaque club. C'est dire l'importance d'un suivi rigoureux du transfert de ces masses d'argent importantes dans le football algérien. Avec les nouvelles dispositions régissant le marché des footballeurs en Algérie, le secteur devra connaître un assainissement important et déterminant pour la suite des événements. M. O.