C'est un sujet qui n'a jamais cessé d'alimenter les polémiques. Il a même provoqué des bras de fer entre la Fédération algérienne de football (FAF) et les présidents de clubs algériens. Ces derniers ont toujours contesté l'entrée en vigueur de la limitation des joueurs étrangers dans les clubs de notre championnat. Depuis, cette mesure qui n'a jamais fait l'unanimité fait couler de l'encore à chaque début de saison. Mais, faisant fi de tout ce branle-bas de combat, et bien avant que le début de la saison dernière, le Bureau fédéral de la FAF ai pris de nouvelles dispositions visant à limiter le nombre de joueurs étrangers qui évolueront dans le championnat de D1.Par conséquent, pour 2009/2010, les clubs n'avaient le droit d'aligner que deux joueurs professionnels étrangers, contre trois avant, par match officiel en Algérie. Cette limitation a été même réduite à un seul joueur étranger pour la saison 2010/2011. Aucune nouvelle licence de joueur étranger ne sera donc délivrée. À titre transitoire, les clubs possédant plus de deux joueurs étrangers pourront soit les garder jusqu'à la fin de leur contrat, soit les céder à un autre club de première division pour le reste de la durée de leur contrat, a fait observer la FAF.Il faut savoir que, selon les chiffres dévoilés par la FAF, pour la saison dernière, pas moins de 34 joueurs d'Afrique sub saharienne ont pris part à notre championnat. Tous les clubs, à l'exception de l'USM El Harrach, en comptaient au moins un dans leur effectif. Les Camerounais et les Ivoiriens sont les plus nombreux (10 chacun), devant les Maliens (5). Le Niger a deux représentants qui évoluent au NA Hussein Dey. Le Burkina Faso, le Congo, la Gambie, la Guinée, la Mauritanie, le Tchad et la Tunisie sont, chacun, représentés par un joueur. A cette liste, il faut ajouter un joueur portugais et un autre venu du Venezuela. Ces joueurs dont le nombre n'est guère très important par rapport à d'autres pays ont été accusés de porter préjudice au football national. Ce sont ces joueurs qui auraient empêché, selon les observateurs de la FAF, l'éclosion des nouveaux talents. Du coup, on cherche à tout prix à contrôler l'enregistrement des joueurs professionnels étrangers qui est, rappelons-le, exclusivement réservé aux clubs de la division nationale Une.Ce tour de vis assez étonnant opéré par la FAF, a fait réagir beaucoup de techniciens et d'entraineurs qui sont montés au créneau pour dénoncer une mesure démagogique n'ayant aucune signification sportive. Et pour cause, de nombreux observateurs ont fait savoir que cette limitation va porter un sérieux préjudice à la compétitivité de nos équipes à l'échelle africaine, puisque la qualité technique et le talent de ces joueurs étrangers ont permis, à maintes reprises, à nos clubs engagés dans les compétitions continentales de s'imposer.Par d'ailleurs, d'autres observateurs ne croient pas du tout que cette mesure va inciter nos clubs à investir dans des centres de formation. L'autre dérive que craignent entraineurs et présidents de clubs est assurément «la flambée des prix» des transferts des joueurs locaux dont le talent n'est forcément pas au rendez-vous mais qui coûteront tout de mêmes des millions de dinars en l'absence d'une rude concurrence des joueurs étrangers. Enfin, aujourd'hui, personne ne peut nier que des joueurs comme Francis Adico, Ezetchiel, Doucouré, Azuka, Coulibaly ont été d'un apport incontournable pour les clubs algériens. Des joueurs algériens ont même pu se perfectionner en côtoyant ces professionnels étrangers. Désormais, en fermant ses portes à ces joueurs, l'Algérie risque de plonger ses clubs dans une spirale de contre-performances. A. S.