Photo : Riad Par M. Gemmill Le football, sur le plan international, est devenu une entreprise génératrice de grands bénéfices. L'engouement grandissant autour du football en a fait une entreprise des spectacles à l'instar du cinéma, et même un peu plus que le théâtre et le cirque. Plus de 60% des fonds utilisés dans le football mondial actuellement sont produits par le football lui-même. D'où l'introduction d'une gestion visant à en tirer le meilleur profit possible. Certains clubs engagent de gros moyens pour acquérir les meilleurs joueurs de la planète afin de disposer de la meilleure équipe du monde. C'est le cas, notamment, de Chelsea avec son richissime propriétaire, le Russe Roman Abramovitch, du Real Madrid avec ses Galactiques, du FC Barcelone de Messi, Henri et Samuel Eto'o, la Juve... La démarche poursuivie par les clubs précités est motivée par le souci d'être le seul détenteur du meilleur spectacle de football à travers une meilleure équipe, avec de meilleurs joueurs et pourquoi pas, le meilleur entraîneur. Ce spectacle est vendu au public lors des matches. Les dirigeants viennent, donc, à la tête des clubs pour faire des bénéfices. Jouer dans un bon club de football, un rêve que de nombreux jeunes partagent en Afrique. Sur les plages, les terrains vagues, les chantiers ou dans les ruelles étroites des quartiers africains les plus populaires, ils viennent tous, chaque matin, exhiber leur talent afin d'être repérés par un connaisseur de football, un recruteur, ou un agent et se faire recruter. Les courses, les feintes, les talonnades, les petits et grands ponts, tout l'arsenal est mis en œuvre. Rien n'est laissé au hasard pour plaire et taper dans l'œil. L'après-midi, ils vont se faire photographier avec leur équipement au grand complet : short, maillot, chaussettes et crampons. Le soir, ils se rendent au cyber le plus proche pour scanner les photos afin de les expédier par e-mail à un club de préférence maghrébin. Une cyber parade pour tous ceux qui n'ont pas la chance de croiser la route des recruteurs internationaux pour briguer une carrière à l'étranger. Au départ, ils sollicitent les services d'un cameraman (même si c'est cher) pour venir les filmer sur le terrain. Par la suite, ils expédient la cassette à des amis émigrés, éparpillés un peu partout dans le monde, pour qu'ils leur trouvent un club. A quelques exceptions et à part quelques noms qui ont marqué de leur passage la scène du football national, cet apport n'a pas été concluant. On a dépensé un argent fou pour des joueurs de troisième ou quatrième zone. Savamment orchestrées, les campagnes visant à faire d'un élément tout à fait ordinaire un joueur d'élite ont multiplié les victimes. Les plus heureux ont été les intermédiaires qui ont pleinement profité de l'opportunité que présentait un marché demandeur mais n'ayant pas d'argent. A part les quelques noms connus qui ont marqué leur époque, combien de joueurs sont restés dans les mémoires ? Très peu et on continuera à courir derrière l'ombre tout en négligeant la proie tant qu'on n'aura pas fixé un certain nombre de critères. Un bon nombre de nos équipes connaissent chaque fin de saison des changements notables au niveau de leur formation type durant la période des transferts. Faute de moyens ou en l'absence de joueurs du cru qui en valent la peine, on se rabat sur les centres de formation africains ou sur les joueurs que leur proposent les managers, qu'on a peut-être eu le tort de négliger. Une occasion pour eux de mettre quelques sous de côté, et pour les clubs acquéreurs de prouver leur «ambition» et de renforcer un effectif d'élite à court de valeurs sûres. Les observateurs ont toujours penché pour la seconde possibilité, étant donné le peu de cas qu'on accorde à ces catégories issues des centres de formation. Généralement, les clubs sont floués par les pseudo managers qui leur refilent les éléments usés par le banc, soit découragés et finissent par rejoindre l'Algérie, le nouvel eldorado des joueurs africains. Du côté des recrutements de joueurs étrangers, on continue au sein de presque toutes les équipes à chercher et à tester. Les grands défilés se poursuivent jusqu'à la fin de la période des transferts avec tout ce que cela suppose comme bonnes ou mauvaises surprises. Tout joueur transféré dans un pays étranger limitrophe évoluera sous le statut professionnel, il doit signer un contrat de travail avec le club qui l'emploiera. Les règlements de la FIFA, sur le statut du joueur fixent la durée du contrat dans l'intervalle de 1 à 5 ans. Dans le football professionnel, on met un accent particulier sur la qualité du spectacle, qui est, en fait, le produit à vendre au public. Bien sûr, qualité du spectacle rime avec bons résultats. La principale source d'argent dans le monde professionnel est le match de football. Les sources des recettes sont la billetterie, les droits TV et les droits commerciaux. A l'issue de chaque saison, une évaluation est convoquée pour contrôler la gestion du club. Il y a lieu de noter qu'une équipe ne peut prendre part au championnat que lorsqu'elle peut justifier des moyens financiers suffisants et des fonds qui lui permettent de soutenir les charges de la gestion pendant une saison sportive. Un contrôle est ainsi effectué en début de chaque saison. L'équipe incapable de répondre au cahier des charges se voit dans l'obligation de rétrograder ou de ne pas accéder. Le rêve de plusieurs jeunes footballeurs en Afrique est d'intégrer un club professionnel. Si plusieurs d'entre eux n'ont pas la chance de rencontrer des dirigeants ou des recruteurs, l'Internet reste pour eux la dernière voie. Ils sont nombreux, aujourd'hui, à venir dans les cybercafés prospecter par e-mail. A la recherche d'un futur eldorado. Depuis cette date, plusieurs joueurs qui évoluent dans l'un des championnats africains y ont rejoint la légion étrangère. Après un passage dans un pays maghrébin. Leur agent, généralement un parent ou un copain, se retrouvait à envoyer des mails aux différents clubs de football. Plusieurs joueurs viennent de trouver des clubs par le biais d'Internet. Ils ont écrit à des centres de formation et les dirigeants leur ont suggéré d'envoyer des photos pour apprécier leur stature d'abord. Ils leur avaient aussi demandé d'expédier des cassettes vidéo contenant leurs productions dans leur championnat national, suivis de leur CV. Quelques mois plus tard, à leur grand bonheur, ils ont reçu une confirmation par mail leur demandant également d'établir leurs papiers pour le visa. Depuis qu'ils sont partis, beaucoup ont espéré suivre leurs pas. Seuls quelques centres de formation répondent, parfois, par la négative, par courrier électronique à certains prétendants à l'aventure professionnelle. Ils expliquent que le quota de joueurs étrangers était déjà largement atteint. Mais, ils ne perdent pas espoir d'intégrer un jour ou l'autre un grand club, ils tentent plusieurs fois leur chance. Le football avec sa magie et ses champions est un sport qui a toujours attiré les enfants d'Afrique. Leur recrutement et leur arrivée en Europe se sont faits longtemps sans réglementation ni contrôles rigoureux. Et pourtant, l'apprentissage de la profession de footballeur répond à des règles strictes posées par le code du travail,. Il est utile d'attirer l'attention sur diverses mesures essentielles, notamment : les mesures de protection et de recrutement des jeunes footballeurs. L'article 19 du Règlement du statut et du transfert des joueurs de la Fédération internationale de Football Association pose le principe d'interdiction de transfert du mineur : «En principe, le transfert international d'un joueur ne sera autorisé que si le joueur est âgé de 18 ans au moins.» Trois dérogations sont apportées à ce principe, toujours d'après l'article 19. -il y a, tout d'abord, les accords européens de coopération signés par l'Union européenne et les Etats du Maghreb : Tunisie, Algérie et Maroc (25, 26 et 27 avril 1976); -ensuite, il y a l'accord de partenariat signé entre l'Union européenne et les membres du groupe des Etats d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique et la Communauté européenne et ses Etats membres signé à Cotonou le 23 juin 2000. En effet, l'article 13 intitulé «Migrations» de l'accord de Cotonou est clair et est ainsi libellé : 3. «Chaque Etat-membre accorde aux travailleurs ressortissants d'un pays ACP exerçant légalement une activité sur son territoire, un traitement caractérisé par l'absence de toute discrimination fondée sur la nationalité par rapport à ses propres ressortissants, en ce qui concerne les conditions de travail, de rémunération et de licenciement. Chaque Etat ACP accorde, en outre, à cet égard un traitement non discriminatoire comparable aux travailleurs ressortissants des Etats membres.» L'accord de Cotonou concerne aussi bien des grandes nations du football (Cameroun, Côte d'Ivoire, Nigeria, Sénégal…) que les plus modestes. C'est une opportunité pour le continent africain. Les parents du joueur s'installent dans le pays du club, pour des raisons étrangères au football; ou b) si le transfert a lieu à l'intérieur de l'Union européenne ou au sein de l'Espace économique européen, pour les joueurs âgés de 16 à 18 ans. Le nouveau club devra respecter les principes suivants : 1- Le club est tenu d'élaborer un projet pour la formation sportive et pour l'éducation adéquate du joueur au plus haut niveau national; 2- Le club est tenu de garantir au joueur, en plus d'une formation sportive, une éducation académique, scolaire et/ou une formation professionnelle qui lui permettra d'exercer une autre profession à la fin de sa carrière de footballeur professionnel; 3- Par ailleurs, le club est tenu de tout mettre en œuvre afin d'offrir un encadrement optimal au joueur (hébergement optimal dans une famille d'accueil ou dans le centre du club, mise à disposition d'un tuteur au sein du club etc.); 4- Au moment de l'enregistrement d'un tel joueur, le club doit fournir à l'association concernée les preuves qu'il est à même de respecter les dispositions et obligations précitées; ou c) si le joueur vit à 50 km au plus d'une frontière nationale et si le club auprès duquel le joueur souhaite être enregistré dans l'association voisine se trouve à une distance de 50 km maximum de la frontière. La distance maximale entre le domicile du joueur et le club doit être de 100 km. En outre, le joueur doit continuer à habiter chez ses parents. Les deux associations concernées doivent donner leur accord exprès au transfert.