De notre correspondant à Tizi Ouzou Lakhdar Siad Des centaines de personnes des villages Ighil Bouzrou et Agoumoune, communes de Aït Aïssi, daïra de Aït Douala, à une quinzaine de kilomètres au sud-est de Tizi Ouzou, ont bloqué hier durant toute la journée le chemin de wilaya n° 100 qui relie leur localité au chef-lieu de wilaya de Tizi Ouzou pour protester contre «l'arrestation arbitraire dans leur domicile de cinq jeunes dans la nuit de samedi dernier» dans le cadre de l'enquête sur l'attentat kamikaze qui avait visé la brigade de gendarmerie de Aït Aïssi, dimanche 25 juillet dernier, faisant plusieurs morts, selon des sources locales. Tôt le matin, des dizaines de jeunes, des proches des jeunes «incriminés», puis une foule composée d'habitants des deux villages menés par des membres des comités de village, ont barré la route à plusieurs endroits sensibles à l'aide d'objets hétéroclites, pour «exiger» la libération des cinq jeunes que la population locale innocente des «accusations» qui leur seraient reprochées par les services de sécurité, apprend-on de mêmes sources. Une délégation constituée sur place et composée de «sages» des villages et d'élus locaux, à leur tête le P/APC d'Aït Aïssi, s'est déplacée le matin même à Tizi Ouzou pour s'enquérir auprès des autorités concernées de la situation des jeunes arrêtés. «Les jeunes seront présentés devant le procureur durant la garde à vue de 48 heures prévue par la loi ; ce n'est pas facile, on ne peut rien prévoir pour le moment, il s'agit d'une affaire liée au terrorisme, pas d'une émeute liée au chômage», nous a déclaré Mr Berchiche, P/APC de Aït Aïssi de retour de Tizi Ouzou. Informés du compte rendu des «pourparlers avec les autorités» au début de l'après-midi, les jeunes manifestants ont refusé de «céder aux pressions» et de libérer la route «jusqu'à libération de nos jeunes», maintiennent-ils. La circulation automobile entre Aït Douala et Tizi Ouzou est déviée par la route de Takhoukht dès les premières heures de la matinée.