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Le bureau communal impuissant face au laxisme ambiant à El Bahia Tétanisé par le manque de moyens matériels, de laboratoires d'analyses et de personnel qualifié
De notre correspondant à Oran Mohamed Ouanezar Que faut-il faire pour venir à bout des problèmes et complications qui menacent les populations d'une ville de la taille d'Oran ? C'est la question que se posent les citoyens de la capitale de l'Ouest qui voient leur cadre de vie virer au cauchemar. Aussi, la question de la sécurité alimentaire se pose avec acuité et persistance, face aux problèmes récurrents auxquels font face les habitants de la cité. En parallèle, les instruments et les moyens mis à contribution dans la préservation et la protection de la santé du citoyen restent dérisoires et surtout aléatoires. Oran recèle plus de 40 000 commerces, tous types confondus, éparpillés dans le tissu urbain de la ville qui restent pratiquement impossible à contrôler ou même à identifier. En plus de ce nombre, d'autres commerces activent de manière sporadique et informelle essaimant quartiers et ruelles de la ville. Il existe une panoplie d'activités difficiles à contrôler et qui touchent directement à la santé et à l'hygiène alimentaire du citoyen. C'est dans ce cadre lugubre que les responsables locaux exigent des résultats du Bureau de l'hygiène communale (BHC). Or, face aux moyens dérisoires dont il dispose et le personnel inconsistant et peu qualifié appelé à gérer des missions aussi importantes, le Bureau d'hygiène communal est comme face à un dilemme déterminant. Selon les dernières statistiques, les habitants de la seule ville d'Oran dépassent le million et demi approximativement. Une telle densité humaine rend la tâche plus que difficile, même pour les services de la Direction de la concurrence et des prix (DCP), beaucoup plus expérimentés et plus aptes à mener des missions d'inspection sur le terrain. Or, même ces derniers se déclarent impuissants face à l'ampleur de la tâche qui les attend sur le terrain. La faiblesse des moyens du Bureau d'hygiène communal confère à son personnel réduit un rôle de dissuasion très limité et très restreint. Du coup, des opérations de contrôle inopinées sont menées au sein de boulangeries, de fast-foods, de gargotes ambulantes et autres marchés hebdomadaires. Au total, les sorties se soldent rarement par des résultats probants, comme ce fut le cas récemment où une quarantaine d'établissements, dont des boulangeries, ont été mis en demeure de rectifier le tir quant au respect des mesures d'hygiène. Sans plus. «Des fois, nous avons toutes les peines du monde à faire sortir la force publique avec nous. Quand nous avons en face de nous des gens déterminés et revanchards, nous plions bagage tout de suite. Je ne peux pas me faire bousiller le portrait pour deux sous», notera un agent affecté au Bureau d'hygiène communal. En fait, les agents de ce bureau ne s'occupent plus que du traitement de quelques puits, qu'ils se chargent de javelliser ou de saupoudrer de chaux. Ainsi, les laborantins s'occupent de prélever des échantillons d'eau dans plus de 200 puits et autres points d'alimentation qu'ils analysent avec des moyens rudimentaires. Des rapports quotidiens ou hebdomadaires sont envoyés régulièrement aux responsables des secteurs urbains, et qui se retrouvent pour la plupart jetés au fond de leurs tiroirs. Dans certains réservoirs de quartiers, de simples agents sont chargés de traiter l'eau avec du chlore. Du coup, de temps à autre des anomalies, notamment des surdosages surtout, sont signalées par ces laborantins. «Une fois, j'ai cru bon de m'adresser à un journaliste à qui j'ai confié des informations au sujet de ces surdosages de l'eau par le chlore qui peut provoquer des indispositions, notamment de fortes diarrhées et vomissements. Ça m'a valu bien des peines jusqu'au point de vouloir démissionner», notera une jeune laborantine sous le couvert de l'anonymat pour des raisons évidentes à Oran où, pourtant, les services compétents ont recensé plus de deux cents colporteurs d'eau douce qui desservent les habitants des quartiers de la ville. Ces commerçants commercialisent l'eau dans des citernes qui, pour le moins, ne répondent à aucune norme sanitaire. Les contrôles effectués par les agents communaux n'ont pas permis de faire cesser ces activités ou du moins les réglementer efficacement. Certains puits situés dans la périphérie de la ville à Sidi El Bachir, Coca, El Hassi, Bir El Djir, Hassi Bounif, restent inaccessibles pour les agents communaux chargés de l'hygiène. Malgré toutes les déclarations de bonnes intentions, la situation sur le plan de l'hygiène reste critique et aléatoire.