Photo : Hacène De notre correspondant à Oran Mohamed Ouanezar La gestion des questions de l'environnement et de la propreté de manière générale relève de la chimère dans la wilaya d'Oran. Les responsables locaux se contentent de déclarations d'intention et d'annonces en grande pompe pour grossir leur CV et donner l'impression que le travail se fait. Fort heureusement pour notre wilaya, un nouveau directeur de l'environnement, installé récemment, commence à redonner un sens à la question de la revalorisation et de la protection de l'environnement dans la wilaya.Du temps de l'ancien wali, M. Zoukh, que la capitale de l'Ouest regrette beaucoup, l'hygiène et la propreté étaient le cheval de bataille des autorités locales. En plus d'une gestion rigoureuse des opérations de collecte des ordures et d'assainissement du cadre de vie, des opérations d'éradication des points noirs et des décharges sauvages, En l'espace de quelques mois, Oran avait retrouvé ses marques d'antan. Pas moins de 440 000 tonnes d'ordures avaient été enlevées de plusieurs endroits de la wilaya en l'espace de deux semaines seulement. L'opération, baptisée alors «Oran, ville propre» avait connu un franc succès et la collaboration de tous les services et les citoyens. Plus d'une centaine d'entreprises avaient été recrutées dans ce cadre et l'opération avait eu le mérite de rendre le cadre de vie plus agréable. Quand, en 2003, la ville d'Oran avait signé un accord de jumelage avec la ville de Bordeaux (France), l'accent avait été mis sur le volet de la propreté et de l'hygiène publique. Une formation de cadres de la commune avait été décidée afin de pourvoir cette dernière d'instruments modernes de gestion des problèmes liés à l'hygiène publique. En fait, le projet consistait, du côté de la ville de Bordeaux, avec le concours du célèbre organisme français GRETA, «à prendre en charge la formation de 20 fonctionnaires et élus oranais qui pourront ensuite faire bénéficier leurs collègues de leur expérience sur l'ensemble du territoire national». Le programme de formation visait à «renforcer leurs capacités professionnelles en matière de gestion locale à travers une formation qualifiante dans le domaine de la propreté, action jugée par eux-mêmes comme prioritaire». Selon les objectifs visés, le programme de formation initié en 2006 devait «donner un sens à la fonction des agents de nettoiement, valoriser leur métier, disposer d'une base commune d'information et de réflexion sur l'environnement, favoriser l'échange d'expériences et la communication avec d'autres acteurs, participer à un processus de développement des compétences individuelles favorisant la qualification, acquérir une formation spécialisée dans le domaine de la propreté urbaine et la gestion des déchets, devenir un maillon essentiel pour la construction de la compétence collective, etc.». Seuls des cadres comme ceux de l'urbanisme et des élus locaux ont profité de ces séjours luxueux à Bordeaux. De retour à Oran, l'un des anciens élus locaux a finalement réussi à mettre la main sur l'entreprise de wilaya «Oran propreté», tandis que les autres n'ont pas fait profiter la ville, qui a payé au prix fort leurs séjours prolongés en France. La décharge publique d'El Kerma croule toujours sous le poids des 7 000 000 de tonnes d'ordures. Avec un plan de charge de plus de 100 millions de dinars, l'entreprise «Oran propreté» n'a toujours pas annoncé la couleur pour ce qui est de la gestion des centres d'enfouissement techniques (CET) qui restent toujours en deçà des espérances. Les 200 tonnes d'ordures destinées aux centres d'enfouissement de la wilaya, dont la création connaît des perturbations inexpliquées, encombrent toujours l'espace d'emmagasinement de la décharge publique. Un plan de collecte et de traitement des déchets à travers ces CET a été également initié mais sans grandes conséquences. Une enveloppe financière de 200 milliards de centimes a été allouée à ce projet. La réalisation de ces CET, qui devra empêcher les pollutions les plus néfastes de la région d'Oran, attendra des jours meilleurs. Selon des spécialistes de la question, les périmètres agricoles limitrophes aux décharges démontrent une augmentation de la destruction des sites et biotopes écologiques particuliers et les zones de transit de grandes populations d'oiseaux migrateurs.