Amoncellement de détritus, poussière générée par des travaux qui s'éternisent et ruissellement d'eaux usées constituent le décor habituel dans les quartiers et les rues de l'ensemble de nos villes. Lorsque cette situation est conjuguée à la chaleur, le résultat peut être désastreux. Les risques de maladies augmentent à la faveur de tous ces facteurs, les citoyens en subissent les conséquences dangereuses alors que les responsables locaux ferment les yeux sur des catastrophes annoncées. C'est, en effet, en connaissance de cause qu'on laisse un état des lieux déjà déplorable se dégrader davantage. Les trottoirs sont jonchés d'ordures ménagères qui débordent des bacs faute d'un enlèvement régulier par les services concernés, immondices et gravats disputent ces espaces aux passants qui doivent slalomer sur la chaussée. Tout ceci nous amène à nous interroger sur la mission des services chargés du contrôle et de la lutte contre l'insalubrité et sur leur présence sur le terrain. Un tel environnement relance la question des bureaux d'hygiène communaux dont l'existence semble être virtuelle, tant ils se sont faits oublier par leur inertie. Des tâches pourtant colossales les attendent, puisque, en plus d'un cadre de vie qui ne peut nullement prêter à la satisfaction, le citoyen est confronté chaque jour à la situation qui prévaut dans les commerces et aux abords des marchés. L'insuffisance des contrôles – pour ne pas dire leur absence – ainsi que l'impunité ont encouragé les pratiques illicites qui nuisent à la santé du consommateur. La vue des aliments exposés à même le sol par des pseudo- commerçants n'offusque presque plus personne, les citoyens sont nombreux à s'y faire et à acquérir des produits douteux ou impropres à la consommation à force d'être étalés au soleil et à proximité des ordures. La question de l'hygiène implique les services du ministère du Commerce mais aussi les bureaux communaux. Mais le manque de moyens humains et matériels les paralyse depuis longtemps. Leur réactivation a été annoncée récemment, espérons qu'on les verra prochainement à l'œuvre. R. M.