à une semaine du début du mois de Ramadhan, le débat sur la disponibilité des produits de large consommation et la flambée des prix refait surface. Un débat partagé entre les assurances des pouvoirs publics et les inquiétudes des consommateurs quant à une éventuelle «canicule» des prix, notamment ceux des viandes. Qu'elles soient rouges ou blanches, les viandes en de telles occasions sont cédées à des prix qui donnent le tournis, même si les tarifs restent élevés toute l'année. Face à cette situation, le gouvernement a opté pour le stockage de 4 200 tonnes de viandes blanches par le biais de l'Office national de l'aliment de bétail (ONAB) et pour l'importation de 4 000 tonnes de viande bovine d'Inde. Une manière de casser les prix durant ce mois sacré où la consommation en viandes augmente sensiblement. Ces deux solutions réussiront-elles à réduire réellement les prix ? Réussiront-elles également à rassurer le consommateur ? Pour la première opération, les Algériens sont connus, ils ne sont pas adeptes de poulet congelé, mais plutôt de poulet frais. Et là le prix proposé, c'est-à-dire 250 kg le kilo, n'est pas vraiment alléchant. Apparemment, cette mesure a déjà commercé à donner des résultats plutôt négatifs. On parle même de dérèglement du marché des viandes blanches avec la hausse des prix que connaît le poulet en cette période pré-ramadhanesque. Donc, en conclusion, la solution de l'ONAB a eu l'effet inverse. En attendant la commercialisation sur le marché du poulet congelé, les prix risquent d'augmenter davantage chez les volaillers pour les produits frais. S'agissant de la deuxième opération, en l'occurrence l'importation de 10 000 tonnes de viande bovine de l'Inde, des interrogations se posent autour de la qualité de cette viande, surtout qu'on parle ces derniers temps d'analyses d'échantillons de ce produit à l'Institut Pasteur. Ce qui sème encore plus de doutes chez les consommateurs. «Pourquoi l'Inde ?» s'interroge-t-on, par ailleurs, à ce sujet. Et ce, d'autant plus que les Algériens sont habitués à consommer la viande qui provient de l'Amérique latine. Car, faut-il le rappeler, ce n'est qu'après neuf ans de négociations que l'Inde a réussi à obtenir la certification pour l'exportation de sa viande vers l'Algérie avec l'arrivée, cette semaine, d'un premier lot de 260 tonnes sur les 10 000 commandées. La commercialisation sera-t-elle réussie ? Même si les importateurs, à l'image de l'entreprise publique Sotracov, multiplient les assurances sur les prix, la qualité et sur le fait que cette viande est hallal (connaissant la sensibilité du consommateur algérien vis-à-vis de cette dernière question), la partie n'est pas encore gagnée. Le doute est toujours là. S. I.