La tension sur les produits alimentaires de large consommation suscite de nouveau des appréhensions que ce soit au sein de l'opinion publique ou parmi les différents départements ministériels concernés par les questions d'approvisionnement et de régulation du marché de l'agroalimentaire. En effet, à moins de deux semaines du début du mois de Ramadhan, des interrogations sont de plus en plus posées concernant la disponibilité des produits dits de première nécessité et aussi sur la nécessité de mettre en place des dispositifs adéquats pour la lutte contre la spéculation, qui a toujours été à l'origine de la flambée des prix sur le marché. Etant connu comme la période qui a toujours été favorable à la pratique de la spéculation, sous toutes ses formes, le mois de carême est ainsi attendu avec inquiétude parmi la population. Devant cet état de fait, tous les regards demeurent braqués sur des produits comme le lait, les légumes (particulièrement la pomme de terre) et aussi les viandes, (rouges et blanches) ; d'ores et déjà l'on se demande si les autorités concernées disposeraient de moyens adéquats et efficaces leur permettant d'exercer leur rôle de régulateur du marché et lutter avec fermeté contre la spéculation mais aussi la fraude fiscale et autres. Du côté du gouvernement aucun plan de lutte contre la spéculation n'est encore mis en place ni des mesures spécifiques pour la régulation du marché n'ont été prises. A l'heure actuelle, il n'y que le dispositif mis en place par le ministère de l'Agriculture et du Développement rural pour la stabilisation des prix de la pomme de terre. Il s'agit en fait du plan Syrpalac, (système de régulation des produits agricoles de large consommation). C'est, d'ailleurs, après la mise en place de ce dispositif que l'opinion publique a été relativement rassurée quant à la sérénité qui pourra régner sur le marché des produits alimentaires durant le mois de carême de cette année. Car, faut-il le rappeler, à partir du mois de septembre, le département de Rachid Benaïssa commencera à ordonner le déstockage graduel de la pomme de terre prise en charge dans le cadre du dispositif Syrpalac. Le produit stocké dans le cadre de ce dispositif sera remis sur le marché au moment opportun pour un prix de 25DA/KG, faut-il aussi le préciser. Il est également nécessaire de souligner que cette formule entreprise par le ministère de l'Agriculture ne se limitera pas seulement à la pomme de terre mais à l'ensemble des produits agricoles de large consommation. En outre, à une quinzaine de jours du début du mois de Ramadhan, c'est le lait qui suscite des appréhensions et d'aucuns se demandent si les producteurs de lait assureront un approvisionnement régulier du marché durant ce mois. En tout cas, même l'UGCAA (Union générale des commerçants et artisans algériens), en perspective de ce mois du carême, a lancé un appel à l'adresse des commerçants et aussi des consommateurs afin de garder la sérénité et ne pas alimenter la spéculation sur le marché durant cette période. Mais, il n'y a que le contrôle ferme et rigoureux qui échoit aux instances affiliées au ministère du Commerce et le fisc qui pourront mettre fin aux dépassements et aux comportements spéculatifs sur le marché.