Une journée d'information et de coordination avec les opérateurs économiques sur l'approvisionnement du marché en produits de large consommation sera assurée demain au niveau d'Algex sous la présidence du ministre du Commerce, M. Mustapha Benbada. Elle sera marquée par une communication sur l'état de l'approvisionnement du marché national à l'approche du mois de ramadhan et suivie d'un débat qui sera consacré aux voies à entreprendre pour faire du mois sacré, qui coïncide cette année avec la période des vacances, un mois clément. Les mesures prises pour se prémunir contre toute éventuelle flambée des prix des produits de large consommation ne manquent pas. Reste à savoir si ces mêmes mesures auront l'effet escompté, à savoir : stabiliser l'offre des produits de large consommation pour parer à la spéculation qui fait flamber les prix et met à rude épreuve le pouvoir d'achat d'une large partie des ménages. A priori, tous les indices portent sur le même constat des années précédentes : la mercuriale affiche des prix inaccessibles, pour la classe moyenne algérienne à quelques jours du mois sacré. Et ce sont les produits concernés par le Système de régulation des produits à large consommation ( Syrpalac ) qui flambent d'ores et déjà, en dépit des effets d'annonce du gouvernement qui tente de rassurer sur la maîtrise du marché. Inonder le marché en produits de large consommation, tel est le cheval de bataille du gouvernement. Mais au-delà des paroles, les ménages ne ressentent rien, si ce n'est de l'inquiétude, vis-à-vis même de la qualité des produits que compte importer l'Etat algérien. Il faut dire que même le recours au dopage de l'offre ne servirait à rien tant que le marché est désorganisé. Et ce dans les différents maillons de la chaîne de distribution. Dans ce cadre, le gouvernement a promis de remettre de l'ordre dans ce marché en adoptant de nouvelles donnes qui serviront à mieux organiser le commerce d'une manière générale en déclarant la guerre à toute forme de spéculation ou de position monopolistique de certains opérateurs. A cet effet, faut-il le signaler, le sénat va examiner aujourd'hui, les deux projets de loi relatifs aux pratiques commerciales et à la concurrence, adoptés la semaine dernière par l'Assemblée populaire nationale (APN). Le texte de loi amendant et complétant la loi n° 04-02 du 23 juin 2004, fixant les règles applicables aux pratiques commerciales, vise "la stabilisation du marché à travers l'encadrement des marges de bénéfices, des prix des marchandises et des services de base et à grande consommation et l'éradication de toute forme de spéculation à l'origine de la flambée injustifiée des prix". Il vise également à donner plus de prérogatives à l'Etat dans son intervention en cas de flambée injustifiée des prix. A ce propos, l'amendement prévoit, l'augmentation de la valeur des amendes des infractions variant actuellement entre 20.000 et 200.000 DA pour se situer entre 200.000 DA et 10 millions de DA ainsi que la durée de fermeture administrative des locaux de 30 à 60 jours. Selon le texte, la durée de l'interdiction provisoire d'exercice de toute activité commerciale sera de 10 années avec durcissement de la peine de prison de 3 mois à 5 ans. Le renforcement des engagements juridiques des agents économiques en matière de respect des marges de bénéfice et des prix est également consacré dans le nouveau texte. Quant à l'ordonnance n° 03.03 du 19 juillet 2003 relative à la concurrence, celle-ci a pour objectif de fixer les conditions d'exercice de la concurrence sur le marché ; de prévenir toute pratique restrictive de concurrence et de contrôler les concentrations économiques afin de stimuler l'efficience économique. La lutte contre la spéculation et les situations de "position dominante" adoptée par certains producteurs et importateurs sur certains produits, envisagée par ces deux textes de loi, va sans nul doute contribuer à atténuer les effets néfastes de la spéculation. Sauf que la mise en application de ces nouvelles lois n'interviendra pas durant la période de jeûne. En attendant leur mise en vigueur, les nouvelles règles devront, au moins, contribuer à faire du mois de Ramadhan de l'année prochaine, un mois plus clément pour les bourses des ménages.