Les conditions posées par le président palestinien Mahmoud Abbas pour relancer des négociations directes avec Israël sont jugées «impossibles» par le vice-Premier ministre israélien Sylvan Shalom. Pourtant, les préalables édictés par Abbas sont un minimum pour la crédibilité des négociations voulues impérativement par Washington. La reprise des négociations au point abouti à la fin de 2008, le retrait total israélien et le gel des colonies illégales sont des exigences minimales. Le président Abbas a assuré être prêt à passer de la phase des pourparlers indirects avec Israël, relancés en mai sous l'égide des Etats-Unis, à celle des négociations directes, à partir du moment où certaines conditions étaient réunies. Les Palestiniens refusent de relancer les négociations directes, gelées depuis le lancement d'une vaste opération meurtrière israélienne contre la bande de Ghaza fin 2008. Une réunion des ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe au Caire devrait discuter de l'éventuelle reprise des pourparlers. Les Etats-Unis, parrain du processus de paix, «poussent sans relâche» à la reprise du «dialogue de paix direct» entre Israël et les Palestiniens, selon Philip Crowley, le porte-parole de la diplomatie américaine. Le 6 juillet, le président américain, Barack Obama, dit espérer que les négociations directes reprendraient avant la fin du gel pourtant seulement «partiel» de la colonisation. Le gel partiel de la construction dans les colonies de Cisjordanie, illégal du point de vue du droit international, décrété en novembre dernier sous la pression des Etats-Unis par Israël, doit s'achever le 26 septembre. Désormais, Israël se permet de geler et de reprendre la colonisation comme bon lui semble. Netanyahu a affirmé que les mises en chantier, comprendre la colonisation des terres palestiniennes, reprendraient à l'expiration de ce moratoire. Cependant, Mahmoud Abbas persiste et signe dans son refus d'entamer des négociations directes selon les desiderata de la partie occupante. Le président palestinien résiste aux pressions. Il a reçu des appels des dirigeants allemand, britannique et italien pour le convaincre de reprendre les négociations directes avec Israël. Les Européens se chargent ainsi de relayer le souhait de Barack Obama et des Israéliens même au détriment des intérêts des Palestiniens. Le président palestinien semble avoir compris que «négocier sans être d'accord sur un cadre de négociations, c'est aller vers un échec certain». D'autant plus, pensent les observateurs, la coalition en Israël très marquée à droite ne sait faire les concessions nécessaires pour la paix que sous la contrainte. M. B.