La FAF aura donc songé à la longévité de l'équipe nationale en maintenant le sélectionneur Rabah Saadane à la barre technique. Au moment où les nations huppées de football tirent des conséquences palpables et apportent des solutions logiques sans copinage au terme du Mondial sud-africain, le ballon rond algérien stérile dans les bois adverses a survécu à la déchéance. Même le coach national qui a bénéficié d'un appui indéfectible de la tutelle a mûri quand il s'agit de répondre à ses détracteurs. Il n'a réagi à aucune critique se contentant d'émettre en filigrane «pas de réponse aux discours des cafés» à chaque occasion de son questionnement sur le sujet. Sinon l'équipe est jeune et le temps n'a pas été suffisant pour parachever le jeu collectif. Pour sa part la FAF a su résorber le brouhaha intelligemment. Telle a été sa stratégie adoptée aux dernières secondes de survie du contrat de l'entraîneur. Une pilule qui semble comme à l'accoutumée avoir été avalée sans grande peine et sans concertation avec les acteurs influents du football national. Les férus de la balle ronde ont appris au moins deux autres évaluations de sanction de débats. De la défaite honorable au nul victorieux. Cela va bien évidemment à contre-courant du jeu et des préceptes du foot. Pour certains coachs nationaux et la sphère footballistique, le maintien de Saadane est un choix judicieux, alors que pour d'autres, cette décision ne résout pas le malaise qui ronge le sport roi. Autrement dit, on agit à demi-mesure au lieu d'opter, voire de calquer des modèles en matière de coaching qui ont apporté les résultats escomptés. Il ne s'agit pas de pousser le bouchon et remuer dans la plaie en vue de remercier l'actuel entraîneur. Toutefois, il importe de demeurer dans la lignée des professionnels qui ont décortiqué le jeu illustré dans la récente coupe du monde de la FIFA. Les techniciens sont parvenus à un constat lors de ce mondial. L'offensive à outrance est la nouvelle donne du football gagnant. Oser, oser…c'est une estimation de «pro» du sport roi. Cela a été confirmé par les baroudeurs à l'image de l'équipe d'Allemagne. Point de similitude avec le onze national mis en place par Saadane. Si le onze national avait manqué d'attaquants lors du mondial, comment pourra-t-il les procurer en un laps de temps pour marquer des buts surtout avec l'approche des éliminatoires de la coupe d'Afrique. Une équation qui renvoie sans conteste à modifier la copie globale du onze bien évidemment dans le compartiment offensif en tentant de lui apporter d'autres automatismes pour créer de pseudo-avant-centres issus de la présente composante. Ainsi, ce sera la formule que tout sportif aguerri entrevoit pour espérer découvrir une nouvelle configuration des Fennecs, plus offensive. Le match amical programmé pour mercredi prochain contre le Gabon devrait apporter un aperçu sur l'état actuel de l'équipe après sa participation au championnat du monde. Le compte à rebours sera enclenché pour un autre test des Verts et par ricochet on apprendra davantage sur le nouveau mode de coaching de Saadane en attendant la confirmation de recrutement d'un adjoint national ou international. Du moins à ce sujet, les avis semblent partagés et même sans détour. «C'est quoi renforcer la barre technique par un adjoint ? Cela veut dire que l'actuel sélectionneur n'est pas dans la capacité de dégager une stratégie globale de son travail ?», s'interroge un fan. Dans ce cas, la solution est claire telle une passe fluide en profondeur : recourir à un changement radical. Il va sans dire qu'au lieu de circonscrire les imperfections, la facilité aura primé du côté des décideurs. Arguant la donne du travail à long terme. Ce qui avait fait défaut au sport roi depuis des lustres et même depuis la mise à l'écart de Saadane au terme du mondial de Mexico en 1986. La leçon vient d'être retenue en 2010 soit 24 ans après coup ! Mais en parallèle, le sport roi aura vertigineusement évolué. Il ne suffit pas non seulement de couver la barre technique en déboursant beaucoup d'argent …pour assurer le succès. Se concerter avec les nations prolifiques en la matière et en tirer des esquisses permettant d'asseoir une politique gagnante sans trop débourser et qui pourraient redorer davantage le blason des Fennecs. Point d'entêtement et de rebuffades, des paris et des objectifs devraient suivre le maintien d'un tel ou tel entraîneur. Dans le cas contraire, l'enrôlement s'apparenterait à des formalités avec des dessous bien garnis en sous…Sous un autre angle, il est inutile de rabâcher et de se contenter de cette sempiternelle résolution que l'équipe nationale vient de renaître. L'Algérie a toujours eu son équipe nationale. Elle a été éclipsée par le manque de professionnalisme, du copinage. Et si aujourd'hui l'équipe type a commencé à prendre forme en quelques compartiments sans enlever le mérite en partie à quiconque, il faut remercier les énormes efforts matériels mis en place par les pouvoirs publics. Et aussi la touche des joueurs professionnels formés sous d'autres cieux…Cela étant un autre débat. N. H.