British Petroleum a déboursé 6,6 milliards de dollars pour régler la question de la marée noire dans le golfe du Mexique. C'est ce qu'a annoncé hier la compagnie pétrolière britannique, dans un communiqué rendu public et repris par les médias. Cette enveloppe comprend les dépenses effectuées par le groupe pour contenir et nettoyer le pétrole, le forage de puits de secours et les opérations de cimentation, les sommes versées aux Etats américains riverains et aux autorités fédérales, plus les demandes de dédommagement déjà remboursées, selon les détails fournis par la compagnie. BP a précisé avoir déjà reçu plus de 145 000 demandes de dédommagement et effectué, dans ce cadre, plus de 103 900 paiements, pour un total de 319 millions de dollars. Ce bilan reste provisoire, le coût final de la catastrophe n'étant pas encore connu. BP avait accepté en juin de créer un fonds de 20 milliards de dollars qui sera consacré à l'indemnisation des victimes de la marée noire, et a passé dans ses comptes du deuxième trimestre une provision de 32,192 milliards de dollars, dont il espère qu'elle suffira à couvrir l'ensemble des frais liés à la catastrophe. Cette marée noire est la pire catastrophe écologique qu'ait connue l'industrie pétrolière dans le monde. Des indices pour en illustrer l'ampleur. De 397 à 715 millions de litres de pétrole se seraient déversés dans la mer entre l'explosion de la plate-forme Deepwater Horizon, le 20 avril, et la pose de «l'entonnoir» sur la fuite le 15 juillet dernier. BP aurait récupéré un quart de ce volume. L'entreprise a aussi procédé à plus de 400 incendies de pétrole et de gaz au large. Mais ces efforts n'expliquent pas que le brut soit désormais presque introuvable à la surface. Certains spécialistes assurent qu'une partie du pétrole s'est dispersée naturellement ou a été dégradée biologiquement. D'autres experts, moins optimistes, redoutent que subsistent des nappes entre deux eaux. Jane Lubchenko, la directrice de l'Agence océanique et atmosphérique américaine (NOAA), a annoncé récemment une analyse poussée pour tenter de retrouver la trace du pétrole. Fragilisée par cette catastrophe, subissant des pressions de toutes parts, BP s'est tournée vers Moscou, à la recherche d'une issue, proposant de vendre des actifs détenus à TNK-BP. Y. S.