Dix-sept personnes sur les 33 impliquées dans les événements de Sidi Salem (Annaba), inculpées pour avoir notamment porté atteinte à l'emblème national, ont été condamnées, tard dans la soirée de dimanche dernier, à des peines de 6 mois à 4 années de prison ferme. Ce procès en appel, prévu début août, avait été reporté pour complément d'enquête, à la demande du président du tribunal, qui avait exigé une instruction complémentaire du dossier. Dimanche dernier, les mis en cause ont également écopé d'une amende de 500 000 DA, tandis que les 16 autres personnes accusées dans cette même affaire ont été relaxées par «manque de preuve». Rappelons que les 33 inculpés avaient été condamnés en première instance, le 7 juillet dernier, par le tribunal d'El-Hadjar, à des peines de 2 à 8 ans de prison et à une amende d'un million de dinars. Une condamnation dont le ministère public avait requis la confirmation lors de son réquisitoire. Les avocats de la défense, une trentaine, ont insisté, lors de leurs plaidoiries, sur l'absence de preuve attestant d'une quelconque atteinte aux symboles de la République, un des quatre griefs reprochés aux accusés. Il leur est reproché également la destruction de biens publics et privés, l'outrage à corps constitués et troubles à l'ordre public. Rappelons que les mis en cause ont été appréhendés au courant du mois de juin dernier, alors qu'ils participaient à une manifestation de protestation dans la localité de Sidi Salem, pour réclamer des logements sociaux locatifs dans la commune d'El Bouni. Les manifestants, originaires du bidonville La Sas implanté en périphérie de Sidi-Salem, exigeaient également que le programme de 2 000 logements sociaux destinés à la résorption de l'habitat précaire (RHP), prévu sur les sites de Boukhadra et de Bouzaroura, soit délocalisé vers Sidi Salem. Les jeunes, qui ont pris part au mouvement, se sont transformés en émeutiers et ont détruit totalement l'antenne de l'APC et certains édifices publics. Ils ont tenté également de s'attaquer au siège de la sûreté urbaine locale allant jusqu'à s'affronter, au corps à corps, avec les policiers. Ils auraient même brûlé, selon l'accusation, l'emblème national pour brandir à sa place le drapeau français. Devant l'aggravation de la situation, le wali d'Annaba a décidé de réunir les délégués des habitants et certains notables de la cité pour leur demander d'appeler au calme les plus intraitables et faire le point avec eux. Lors de l'intervention des brigades antiémeutes, trente-trois personnes ont été interpellées. Une dizaine d'entre elles, considérées comme ayant été le groupe meneur du mouvement qui a embrasé la cité côtière de Sidi-Salem, a écopé de peines de prison ferme. Le reste des jeunes arrêtés au lendemain des manifestations a bénéficié de circonstances atténuantes ou encore d'acquittement pour manque de preuves. H. Y.