Harry Reid, président du groupe démocrate au Sénat, a pris le contre-pied lundi dernier du président Barack Obama en se prononçant contre le projet de construction d'un centre communautaire musulman près du site des attentats du 11 septembre 2001, à New York. «Le premier amendement de la Constitution américaine protège la liberté de culte. Le sénateur Reid respecte (cette disposition), mais il pense que la mosquée devrait être construite autre part», a indiqué hier Jim Manley, le porte-parole de M. Reid. Figure respectée du parti majoritaire, Harry Reid est confronté en fait à un combat incertain dans le Nevada lors des élections à mi-mandat de novembre face à un adversaire républicain ultraconservateur. Le projet de centre musulman est devenu l'un des sujets majeurs du débat en vue du scrutin de novembre. Barack Obama a soutenu le droit des promoteurs du projet à le mettre en œuvre, tout en refusant de se prononcer sur le bien-fondé d'une telle initiative. Le projet de centre musulman, soutenu par le maire de New York, Michael Bloomberg, suscite une vive opposition des élus conservateurs, mais aussi de nombreux habitants de la ville. Nombreux sont ceux parmi l'opposition républicaine, dont l'ancienne candidate à la vice-présidence Sarah Palin, à avoir exprimé leur désaccord avec le projet qui consiste à construire une mosquée à deux pas de Ground Zero, le site sur lequel s'élevaient les tours jumelles du World Trade Center, cible des attentats du 11 septembre 2001.