Photo : Zoheïr De notre correspondant à Constantine A. Lemili Depuis deux jours, il ne se trouve plus un sachet de lait dans les bacs des épiciers comme il devient de plus en plus difficile de trouver son substitut en poudre compte tenu de la ruée des consommateurs qui ne sont même plus regardants sur les prix soudainement prohibitifs décidés par les commerçants. La période exceptionnelle n'est pas sans peser sur les besoins essentiels du lait aussi bien pour la consommation directe des ménages, notamment les familles nombreuses et plus particulièrement celles d'extraction modeste, mais également pour ceux qui y recourent pour la préparation de leurs mets et produits, à l'image des restaurateurs et pâtissiers. Nous saurons auprès d'un cadre de la direction du commerce et du contrôle des prix qui a tenu à garder l'anonymat que «la panne est partielle et toucherait du moins la partie la plus importante des équipements, en l'occurrence le système de conservation, d'où la nécessité de suspendre la production au risque de la destiner à la destruction même s'il existe des substituts de transformation vers des produits dérivés».Nos tentatives d'obtenir de la direction de la principale unité de production Numidia de Chabet R'sass des informations sur la situation, la nature de la panne, les éventuelles mesures prises et par voie de conséquence le retour à une situation normale, seront vaines. Raisons invoquées par la secrétaire de direction : l'indisponibilité du directeur de l'unité, voire de l'ensemble du staff retenus par la commission dépêchée par la wilaya. Ce qui renseigne toutefois sur l'inquiétude des pouvoirs publics à trouver une solution rapide au problème et ce faisant en amortir les effets qui, à la limite, pourraient devenir pervers au sein d'une population déjà énormément éprouvée et qui arrive difficilement à boucler ses fins de mois autrement que par le recours au sachet de lait. Ainsi, jusqu'en milieu de journée, le black-out a été total et il nous paraît pour le moins insolite que les dirigeants de l'unité et les organes concernés des pouvoirs publics tiennent éloignés d'un tel malaise les médias, relais pourtant consacrés pour une information transparente.Soulignons enfin que les unités de production privées qui intervenaient, il y a encore une année, en tant que pourvoyeurs d'appoint du marché et surtout à la très forte demande de la wilaya de Constantine, ont cessé leurs activités ou se sont redéployées. Le P-DG de l'importante usine Suilait implantée dans la zone industrielle Palma nous confiait au début de l'été qu'en ce qui concerne son entreprise, «les dispositions de la LFC 2008 en sont la cause» en ce sens que les nouvelles procédures et démarches douanières trop lourdes et compliquées avaient faussé les relations du groupe avec ses fournisseurs.