La compagnie pétrolière publique sud-coréenne, Korea National Oil Company, revient à la charge, en faisant une offre de rachat plus intéressante que celle qu'elle avait faite en juin dernier. La sud-coréenne annonce qu'elle rachète pour un peu plus de deux milliards d'euros la société d'exploration britannique, Dana Petroleum. Du coup, la société d'exploration gagne plus de cinq pour cent à la Bourse de Londres. La proposition de départ étant jugée «maigre», le groupe coréen n'a pas pu négocier de rachat amical avec la direction du groupe britannique. Le 12 août dernier, Dana Petroleum avait annoncé qu'elle avait rejeté la proposition amicale de rachat à 1 800 pence par action que lui avait présenté KNOC, la jugeant insuffisante. «Au départ, je pensais que la société serait plutôt rachetée par des «utilities» européens comme Eon ou GDF Suez. Mais le fait que KNOC cherche de nouvelles réserves pour se diversifier géographiquement justifie pleinement cette opération», affirme Hervé Mangin, spécialiste des fusions-acquisitions chez Axa IM, cité par les médias. Depuis quelque temps, les grandes opérations se poursuivent dans le secteur des matières premières. Après l'OPA de l'anglo-australien BHP Billiton sur le canadien Potash et le rachat du britannique International Power par GDF Suez, une société d'exploration anglaise, la britannique Dana Petroleum fait l'objet d'une OPA hostile par le groupe coréen Korea. Prédateur un jour -Dana Petroleum a racheté il y a une semaine Petro CanadaNetherlands, filiale de Petro Canada Holdings-, la société britannique devient ainsi une cible pour ses concurrents. L'action de la société britannique bondit de 5,60% à 1 790 pence (21,79 euros) à la Bourse de Londres, vers 13h50. La Korea National Oil Company propose de racheter les actions de Dana au prix unitaire de 1 800 pence, soit 21,88 euros, payables entièrement en numéraire. L'opération valorise ainsi le groupe britannique à 1,87 milliard de livres, soit environ 2,27 milliards d'euros. L'offre de KNOC représente une plus-value de 58,6% par rapport au cours de clôture de Dana Petroleum, le 30 juin dernier, veille du lancement de l'offre amicale. Un an après l'acquisition du canadien Canadian Harvest Energyer pour 1,8 milliard de dollars canadiens (1,1 milliard d'euros), KNOC poursuit sa politique d'opérations stratégiques. Et le coréen ne devrait pas s'arrêter en si bon chemin. «KNOC a annoncé vouloir dépenser six milliards de dollars cette année. Le groupe devrait donc procéder à une autre opération de même taille dans le secteur du pétrole, sans doute en Europe, car il est bien présent en Amérique du Nord et en Asie», conclut Hervé Mangin. R. E.