Une vaste campagne de lutte contre la mendicité se poursuit à Constantine depuis le début du mois de Ramadhan, à l'initiative de la Direction de l'action sociale (DAS), avec la collaboration de la Sûreté de wilaya et de la Protection civile. Selon le chargé de la communication de la DAS, cette campagne, suivie par les plus hauts responsables locaux du secteur, a donné lieu à la mise en place d'une brigade constituée d'éducateurs spécialisés et de psychologues, chargée de prendre en charge, aussitôt après le f'tour, les personnes qui s'adonnent à la mendicité et leur propose des solutions en vue de leur réinsertion sociale. Les jeunes mendiants sont incités à opter pour des travaux payés entre 6 000 et 12 000 dinars par mois, les plus âgés peuvent postuler pour recevoir une pension forfaitaire de 3 000 dinars par mois, en plus du bénéfice de l'assurance et leur inscription sur la liste des personnes dans le besoin, ouvrant droit à diverses aides, après les enquêtes d'usage. A ce jour, 80 mendiants ont été touchés par cette campagne, mais une partie seulement se présente à la DAS, les autres sont de faux mendiants ou des mendiants saisonniers qui viennent du Sud durant la saison estivale, a-t-on indiqué. Certains de ces estivants vendent le thé sur la route, pendant que leurs femmes et leurs enfants s'adonnent à la mendicité. Ils sont ainsi quelque 200 familles installées près du «Polygone», s'adonnant à cette pratique des «gens du voyage», ajoute la même source. Les responsables de la DAS soulignent que les personnes dans le besoin constituent une minorité au sein de la population des mendiants qui peuplent la ville de Constantine en période estivale, en particulier durant le Ramadhan, les jours de fête et les vendredis, périodes particulièrement «rentables» pour ces «professionnels» de la mendicité. Les bienfaiteurs et les citoyens, en général, sont invités par les responsables locaux de l'action sociale à ne remettre leurs dons qu'à des personnes reconnues réellement dans le besoin, afin de ne pas encourager ce fléau, constituant un crime puni par la loi, en vertu des articles 195 et 196 du code pénal qui prévoit une peine allant jusqu'à six mois de prison. R. I.