Le gouvernement espagnol a demandé des explications aux Marocains concernant l'arrestation des Espagnols, qui ont manifesté à Laayoune en faveur de l'autodétermination du peuple sahraoui. Un des représentants du ministère des Affaires étrangères espagnols a affirmé, hier aux agences de presse étrangères, que son pays a exigé des «informations» du gouvernement marocain sur l'arrestation par la police marocaine d'Espagnols favorables à l'indépendance du Sahara occidental à Lâayoune occupée. «Aujourd'hui, le secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères, Juan Pablo de Laiglesia, a parlé avec son homologue marocain pour demander des informations, pour établir ce qui s'est passé», a indiqué encore le représentant du ministère des Affaires étrangères espagnols. «La première chose est d'établir les faits», a-t-il ajouté. Ces militants espagnols favorables à l'indépendance du Sahara occidental avaient dénoncé, dimanche dernier, avoir été interpellés, samedi soir à Lâayoune, après avoir tenté de manifester «en faveur de l'indépendance du peuple sahraoui et du respect des droits de l'Homme par l'occupant marocain». Ces militants de l'association «SaharAcciones» ont dénoncé les mauvais traitements de la part de la police marocaine pour deux des onze militants arrêtés. Dimanche dernier, le ministère des Affaires étrangères espagnol avait confirmé que onze militants pro-indépendance avaient été interpellés par la police marocaine et retenus plusieurs heures au commissariat de Lâayoune. Ces mêmes services diplomatiques espagnols avaient aussi reconnu que deux des militants avaient nécessité des soins pour des blessures d'origine non précisée. Selon l'association espagnole SaharAcciones, organisatrice de la manifestation, les interpellations ont eu lieu au moment où ses militants cherchaient à déployer des pancartes «en faveur du peuple sahraoui et du respect des droits de l'Homme» à Lâayoune. Selon cette association basée aux Canaries, «un groupe de policiers en civil les a chargés sauvagement, arrêtés et conduits au commissariat», deux militants ont été blessés à la tête et au corps par des «coups de pied et poing». Dans un communiqué publié dimanche, l'Association du Sahara marocain (ASM, pro-gouvernementale) estime qu'au «moment où l'on s'attend à la reprise des négociations» entre le Maroc et le Polisario, sous les auspices de l'ONU (...), «les séparatistes sous tutelle de l'Algérie ne ménagent pas leurs efforts pour (les) entraver.» De retour hier matin aux Canaries, après avoir pris un navire de Lâayoune, ils ont annoncé qu'ils porteraient plainte auprès de la justice espagnole contre leur interpellation et le mauvais traitement reçu par la police marocaine. Ancienne colonie espagnole, le Sahara occidental, dont le peuple réclame le droit à l'autodétermination, reste sous occupation marocaine. Le Maroc avait annexé ce territoire en 1975 et propose, pour sa part, une autonomie élargie. Chose que réfutent les Sahraouis qui ne démordent pas de leurs droits à disposer d'eux-mêmes. G. H.