La logique veut que le match que livrera demain le onze national face à la Tanzanie est loin de constituer un obstacle, contrairement à ce que tente de faire croire le sélectionneur national. Bien entendu, le coach algérien peut faire les calculs qui lui sembleraient justes. On trouve néanmoins une difficulté à attribuer le caractère «difficile» à cette confrontation qui opposera l'Algérie, récent mondialiste et 30ème au classement FIFA, à une Tanzanie qui pointe à la très lointaine 111ème place au même classement. Les deux protagonistes ne sont pas du même calibre. Les craintes de Rabah Saadane n'ont pas de raison d'être quand bien même le onze algérien ne serait pas au mieux de sa forme. C'est cette méforme qui commence, par ailleurs, à durer et surtout à inquiéter des millions d'Algériens. Le rendez-vous de demain soir programmé dans la ville des Roses demeure ainsi très attendu. Il faudrait, cependant, admettre que le véritable enjeu de la partie va bien au-delà des trois points de la victoire. Il s'agira, en fait, de vérifier si la gestion de la sélection nationale s'est débarrassée de ses fâcheuses habitudes ayant mis - les dernières confessions de Saadane confirment ce qui se disait ici et là - le groupe au bord de l'implosion au cours du Mondial. Auteur d'un parcours décevant en Afrique du Sud, suivi d'une prestation affligeante contre le Gabon au stade du 5-Juillet, où il ne semble plus bon de jouer au football, le onze algérien a perdu toute l'estime de ses potentiels fidèles. Les Verts n'ont plus l'appui populaire d'il y a une année. Les Algériens ont été ainsi refroidis par la multiplication des sorties ratées des Verts aussi bien dans les compétitions officielles que lors des rencontres amicales. Y compris devant des sélections de moindre envergure. Pis encore, l'échec technique est manifestement entaché de cas d'indiscipline grave, générés par une manière de gérer le groupe où la rigueur fait cruellement défaut. Ce mode de gouvernance n'a pas manqué ainsi de créer des tensions et mettre l'équipe, à un certain moment, au bord de la dislocation. L'urgence de l'instant est d'opérer une véritable rupture avec ce qui faisait office de gestion des affaires de l'équipe nationale de football. L'indiscipline et l'absence de rigueur ne sont pas de nature à générer des performances. C'est incontestablement le grand enseignement de la participation algérienne au Mondial sud-africain où il y avait largement possibilité pour un résultat meilleur. Un meilleur résultat n'est pas cependant réalisable sans d'autres valeurs : la discipline, la rigueur et le mérite. L'EN a visiblement un besoin pressant de véhiculer ces valeurs pour prétendre réhabiliter l'estime perdue et gagner, par ricochet, de nouveaux défis. A. Y.