L'ex-chef de l'AIEA Mohamed El Baradei, devenu l'opposant le plus en vue en Egypte, a appelé au boycott des prochaines élections égyptiennes, a rapporté hier le quotidien égyptien Al Chourouq. «Nous allons boycotter les prochaines élections, car toute personne y participant ira à l'encontre de la volonté nationale», a déclaré M. El Baradeï. Des élections législatives sont prévues en novembre, avant un scrutin présidentiel en 2011. M. El Baradei a ajouté qu'il allait poursuivre une campagne de signatures «pour le changement», avant de passer à des «manifestations pacifiques» puis à «l'étape de la désobéissance (civile) tant que le régime n'aura pas accédé aux demandes de changement». D'après le quotidien, M. El Baradei, qui s'exprimait lors d'un repas de rupture du jeûne lundi soir, a affirmé que les prochains mois seraient «décisifs» pour les demandes de réformes politiques. «La décision de descendre dans la rue si le régime n'accède pas aux demandes de changement sera [...] le début de la fin de ce régime», a-t-il déclaré, tout en précisant : «Nous ne devons pas nous précipiter.» M. El Baradei, rentré en Egypte en début d'année après douze ans passés à Vienne à la tête de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), a lancé en avril dernier une campagne de terrain pour plaider en faveur de réformes politiques et d'une démocratisation du régime du président Hosni Moubarak, au pouvoir depuis vingt-neuf ans. Devenu l'opposant le plus en vue en Egypte, il s'est dit prêt à se présenter à la présidentielle à condition que la Constitution soit amendée afin de permettre à des indépendants comme lui, qui font face à de nombreuses restrictions, de déposer leur candidature.