Photo : S. Zoheir Par Ramy Narimene La joie de l'Aïd ne sera complète chez les enfants d'Oran qu'avec l'acquisition, «coûte que coûte», d'un jouet, quels que soient son prix et son lieu de vente, au marché, à même les trottoirs ou dans les magasins spécialisés dans ce commerce. Considérant le jouet complémentaire à l'habillement et parmi les nécessités, dont il ne peut pas se passer les jours de l'Aïd, l'enfant ne se sent franchement à l'aise que lorsqu'il se procure le gadget qui lui tient tant à cœur. Ainsi, sa joie est complète et ça lui permet de se vanter devant ses compères. Face à ce «désir têtu», les parents n'ont plus de choix et n'hésitent pas à réaliser le rêve de leurs enfants «quel que soit le prix à payer», surtout lorsqu'ils les voient là branchés «sans bouger devant les étalages de jouets, pour ne sortir du magasin qu'avec le jouet de leur choix entre les mains. «J'ai été la proie d'un vendeur saisonnier, lorsque j'ai cédé aux sollicitations de mes quatre enfants devant des jouets exposés, cette année, à des prix plus chers que les années passées», explique un parent, fonctionnaire de son état, à propos de la cherté de ces jouets. Une autre cliente, habituée à acheter des jouets au marché de M'dina Jdida à des prix raisonnables et différents de ceux pratiqués dans les magasins au centre-ville d'Oran, estime que «le prix n'a pas d'importance devant la joie des enfants». Ainsi, à l'approche de l'Aïd El Fitr, le marché des jouets connaît une dynamique certaine. Diverses gammes de jouets locaux ou importés sont exposées à des prix élevés et sans aucune préoccupation quant aux normes de fabrication de ces jouets «qui peuvent constituer un danger pour l'enfant». Parmi les jouets qui séduisent, les ballons qui sont aujourd'hui différents du point de vue forme et volume. Il y a aussi les lunettes en plastique coloré, qui sont attrayantes pour les filles, ainsi que les masques, les voitures et d'autres jouets. Dans ce contexte, une psychologue insiste sur la nécessité de sensibiliser les parents sur les dangers que peuvent causer certains jouets exposés au marché, tout en soulignant que «l'achat d'un jouet doit s'effectuer sur la base d'une décision culturelle clairvoyante et non pas par sentiment». Les commerces de jouets ne se limitent pas au marché de M'dina Jdida ou aux magasins situés à la rue Hammou-Boutlelis au centre-ville d'Oran. La commercialisation de ces produits est répandue dans plusieurs quartiers, à l'instar de haï Abdelmoumen et haï El-Othmania, où l'étalage se fait à même les trottoirs. Beaucoup de jouets commercialisés ne portent pas d'indications sur le mode et le lieu de production. Aujourd'hui, le marché des jouets n'est plus détenu uniquement que par les adultes. Des enfants de 14 ans se vantent d'avoir acquis une expérience dans la commercialisation de ce genre de produits, exposant leurs marchandises d'une manière attractive, afin d'attirer le maximum de clients. C'est le cas, entre autres, de Mahieddine qui se dirige quotidiennement au marché de M'dina Jdida avec, sur les épaules, un sac de jouets procurés auprès d'un commerçant de gros.