C'est le retour pour les uns, la première fois pour les autres, ceux qui feront leurs premiers pas sur le long chemin du savoir. Si toutefois ce chemin n'est pas semé d'embûches, comme c'est le cas pour leurs aînés depuis longtemps déjà. C'est ce qu'il faut espérer dès à présent, alors que les établissements scolaires rouvrent leurs portes aujourd'hui. Les élèves et leurs parents n'ont pas oublié à quel point l'année scolaire précédente a été mouvementée. Des menaces d'arrêt de travail aux grèves intempestives, en passant par la polémique autour de l'affichage des nouveaux salaires des enseignants par la tutelle, les perturbations ont émaillé l'année écoulée, compromettant les résultats. Les potaches auront vécu une situation fébrile, attendant le dénouement des conflits tutelle-syndicats et espérant en même temps que ceux-ci n'influeraient pas sur leur scolarité et sur les examens. Les mêmes menaces semblent peser sur l'année qui débute. Quelques syndicats ont déjà annoncé la couleur en promettant de débrayer pendant les trois premiers jours, à moins que le ministère réussisse à décourager les récalcitrants avec la menace d'appliquer strictement la réglementation par le licenciement des enseignants absentéistes, comme l'a souligné le responsable du secteur dans une interview à des confrères qui l'interrogeaient sur le spectre de la grève. A moins aussi que la conscience soit plus forte que jouer au plus fort et l'emporte sur la crainte d'une sanction. Il faut donc espérer que cette année scolaire se déroulera sous de bons auspices. Le ministre de l'Education nationale semble en être certain, il est prêt à jurer qu'il n'y aura aucune crainte à se faire et que le déroulement des cours se fera sans anicroches. Pour le moment, même si c'est sur fond d'appréhension que les parents voient leurs enfants rejoindre l'école, c'est l'aspect financier qui leur noue les tripes. La rentrée s'annonce coûteuse vu que les prix des fournitures ont suivi la même trajectoire que toutes les autres marchandises, l'économie de marché justifiant tous les dépassements. Beaucoup d'entre eux, pour ne pas dire la plupart, auront toutes les peines du monde à accomplir leur mission de parents et à honorer leur engagement vis-à-vis de leur progéniture quant à l'acquisition des manuels et des articles scolaires. Avec un pouvoir d'achat en dégringolade, ils le feront en se saignant à blanc, après une facture bien salée entre les dépenses du mois de Ramadhan et de l'Aïd El Fitr. D'autres devront s'en remettre aux pouvoirs publics pour bénéficier de certaines actions de solidarité telles que la remise de manuels gratuits, de trousseaux scolaires et de l'octroi de la prime. Joie des retrouvailles pour les élèves après de longues vacances, escarcelle vidée pour les parents. Ce sont les caractéristiques propres à la rentrée scolaire depuis toujours, conjuguées ces dernières années à la peur des débrayages qui réduisent les chances de réussite des potaches. R. M.