à quelques minutes près, l'équipe algérienne aurait été qualifiée directement sans attendre le reste des rencontres. Il ne faut rien regretter, mais on doit se rendre compte de ce que représente le fait de vivre quatre-vingt-quatorze minutes et des poussières sous tension. Un stress incroyable, qui aurait pu mal se terminer, n'était la volonté des joueurs de s'accrocher au résultat qu'ils ont pu assurer aux dernières minutes de cette partie, mais qui n'arrange guère leurs affaires. Cela donne en fin de compte toute son importance à la rencontre à livrer aux Congolais du TP Mazembe. Lors du résultat acquis face aux Zimbabwéens à Sétif, nous avions salué la naissance d'une nouvelle couvée qui a donné un véritable gage de sa valeur. Mais nous avions souligné qu'une performance est réelle que dans le cas où l'on serait amené à la répéter plusieurs fois de suite. L'équipe des Hauts Plateaux a réussi en partie cette performance. Elle a, bien sûr, tenu en échec l'Espérance à Radès (et ce n'est pas l'essentiel), mais n'a pas aussi affirmé sa personnalité. L'équipe, en dépit de quelques absences de taille qui n'ont en rien influé sur le rendement global, a paru homogène et surtout compétitive, moyennant encore quelques retouches. Cela nous amène à dire que les choix ont été bons, en dépit de quelques insuffisances qui pourront être surmontées, dans le cas où les joueurs seraient en mesure de jouer encore plus souvent avec le mental qu'on leur connaît. Nous connaissons, en effet, les difficultés qu'éprouvent nos éléments à se libérer pour les rencontres décisives, mais une formation mal préparée mentalement ne donnerait aucun sens aux matches qui devraient roder davantage les rouages d'une équipe en devenir. Face à l'Espérance de Tunis qui s'est très bien battue, la formation algérienne a su plier sans rompre lorsque, dépossédée du ballon par un adversaire, bien préparé physiquement et mentalement, plus vif sur le cuir, elle a pris le jeu à son compte. La défense, bien aidée par le repli des ailiers, a su contenir les Tunisiens dans une zone où ils ont pu avoir les meilleures conditions de trouver la touche finale. En effet, les Sang et Or ont accaparé la balle durant un bon moment, juste après l'ouverture du score des Sétifiens à la 4', mais le déploiement des Algériens sur le terrain a épargné des sueurs froides à Nouira. Il n'en demeure pas moins que les nombreux ratages qui ont jalonné ce match donnent une idée précise de ce qui reste à faire pour le personnel d'encadrement des Noir et Blanc. L'équipe, maintenant en grande partie constituée, motivée par les perspectives qui s'offrent à elle, sensibilisée par l'enjeu, a besoin de concentration devant les buts. C'est au métier des joueurs que l'on doit maintenant s'adresser. Ils doivent confirmer leur statut d'épouvantail arabe et africain. L'efficacité face aux buts reste donc à soigner, la touche finale n'étant pas encore un point fort, du travail reste à faire dans ce sens. Pour espérer aller plus loin, il faut absolument acquérir cette qualité qui fait la différence lors des grands rendez-vous. Pour le coach sétifien, l'Italien Gianni Solinas, le milieu de terrain n'a pas bien carburé, il leur a manqué la touche finale : «Face à l'Espérance, nous avons perdu trop de balles au milieu de terrain. Face au TP Mazembe à l'aller, nous ne l'avons pas fait, et c'est ce qui nous a permis de sortir un grand match. Des lacunes persistent et nous devons les corriger. Sinon, au risque de me répéter, nous nous sommes mis la pression sur les épaules sans pouvoir réagir. Certes, c'était un match important, mais il aurait fallu l'aborder avec beaucoup plus de sérénité. En conclusion, nous étions dans un jour trop déconcentrés face à un adversaire qui a joué son va-tout.» L'Espérance s'est présentée avec un moral d'acier, une volonté de fer et un dispositif tactique identique à celui adopté face au TP Mazembe. C'est-à-dire avec une défense avec quatre éléments, deux pivots, Korbi et Traoui qui a pris la place de Roger, deux joueurs de couloir Afful, à droite, et Msakni à gauche, et Darragi disposé derrière Michael, l'attaquant en forme du moment. L'Entente de Sétif avec Hadj Aïssa, Fahem, Ghazali et Djabou est une bonne équipe technique, très douée pour surprendre n'importe quel adversaire, mais le mental a été fragilisé par l'égalisation survenue à trois minutes de la pause, suite à un coup franc accordé à la suite d'une faute sur Michael Eneramo, le Nigérian. Cette égalisation a permis aux protégés de Benzarti de mieux asseoir leur jeu, de gagner plus de duels face à des Sétifiens. C. C.