Photo : Riad Par Karima Mokrani Près de 8 176 700 élèves reprennent aujourd'hui le chemin de l'école. La rentrée s'annonce calme et sereine bien qu'elle survienne deux jours seulement après la fête de l'Aïd El Fitr. En fait, c'est un problème de moins pour de nombreuses familles saignées par les dépenses des vacances estivales, du Ramadhan et de l'Aïd. Et pour cause ! «Les enfants porteront les vêtements que nous leur avons achetés pour l'Aïd…» «De nos jours, les habits pour enfants coûtent plus cher que ceux des adultes. Tant mieux donc si la rentrée coïncide avec l'Aïd», confient des femmes, indignées par la hausse des prix «injustifiée». Aussi, pour les trousseaux et les manuels scolaires, le ministère de l'Education nationale va les distribuer, comme chaque année, gratuitement aux élèves démunis et aux enfants des enseignants. Leur nombre s'élargit à quatre millions d'élèves. Pour ces enfants, il y a aussi la prime de scolarité de 3 000 DA chacun. Le ministre Boubekeur Benbouzid a donné instruction de remettre cette prime aux concernés dans les délais, soit les premiers jours de la rentrée, de façon à permettre aux familles d'effectuer les achats nécessaires. C'est dire l'engagement de l'Etat à venir en aide aux enfants démunis et leur ouvrir les portes du savoir. Sur le plan pédagogique, le ministre assure que toutes les conditions sont réunies pour permettre aux élèves et aux enseignants d'entamer la rentrée dans de bonnes conditions. D'autant que le nombre des élèves a augmenté de 215 977 par rapport à l'année dernière. Soit une hausse de 2,71%. Ainsi, de nouveaux établissements du primaire, du moyen et du secondaire ont été ouverts à travers tout le pays. D'autres le seront prochainement. D'autres encore sont en cours de réalisation. Progressivement, les services du ministère de tutelle les équipent en matériel nécessaire (appareils de chauffage, ordinateurs, Internet…). D'autres réalisations sont à relever en ce qui concerne le transport et la restauration scolaires. Ainsi, l'Etat met le paquet dans le secteur de l'éducation nationale, en application des directives du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, décidé à faire sortir l'école de son marasme. Sur le terrain, force est de reconnaître que la situation s'améliore sensiblement mais beaucoup plus en termes de réalisations matérielles. Car, si l'on en juge par le rendement pédagogique, même si les taux de réussite aux derniers examens nationaux montrent une évolution remarquable, voire extraordinaire, ces résultats sont considérés comme peu crédibles. Un tour dans quelques universités du pays confirme la faiblesse du niveau de l'enseignement en Algérie. De nombreux étudiants abandonnent leurs études dès la première année, d'autres y traînent des années. De l'avis de nombreux pédagogues, les taux de réussite annoncés par le ministre de l'Education nationale, Boubekeur Benbouzid, ne reflètent pas le niveau réel des lauréats. C'est pourquoi il est nécessaire de revenir avec beaucoup de sérieux sur le problème de la pédagogie dans l'école algérienne maintenant que la bataille des réalisations matérielles est gagnée, pourrions-nous dire. Autre problème, celui de la charge des programmes. Elèves, parents d'élèves et enseignants se plaignent d'une surcharge réelle des programmes, devenue insupportable après l'entrée en vigueur du week-end semi-universel. Les concernés interpellent le ministre en personne pour un allégement efficace des programmes et des horaires d'études. L'autre hantise des élèves et de leurs parents, ces grèves à répétition menées par les syndicats autonomes. Le ministre assure que les revendications soulevées ont été satisfaites de la meilleure façon qui soit et qu'il n'y a pas de raison de brandir à nouveau les menaces de dérayage. Selon ses dires, l'éducation nationale est le seul secteur à avoir réglé la question du régime indemnitaire et du statut particulier. Côté enseignants et syndicats, certains continuent d'afficher une insatisfaction. Ils citent d'autres problèmes et menacent de perturber l'année scolaire.