La bossa nova, métissage de samba et de jazz, qui doit sa renommée mondiale à la chanson Garota de Ipanema, fête ses 50 ans avec des concerts de Joao Gilberto, l'un des pionniers de ce style musical intimiste, typiquement brésilien. Le chanteur, aujourd'hui âgé de 77 ans, donnera trois concerts à Sao Paulo et à Rio au cours des prochains jours. Joao Gilberto est le seul, de la dénommée «sainte trinité» de la bossa nova formée par le compositeur et pianiste Tom Jobim et le poète et diplomate Vinicius de Moraes, encore en vie. Il s'agit d'un métissage de samba traditionnelle, fortement influencée par le jazz et d'une construction harmonique inspirée de musique classique. Intimiste, elle voulait rompre avec la musique populaire traditionnelle, principalement des sambas de type carnaval qui résonnaient au sein de la classe ouvrière, ou des ballades et boléros latino-américains que goûtait la classe moyenne. Personne ne sait exactement d'où lui vient son nom. Il y a un demi-siècle, quand le Brésil entamait son développement et construisait sa nouvelle capitale à Brasilia, on utilisait l'expression «bossa» pour tout ce qui était nouveau. La bossa nova (ou nouveau truc) a surgi parmi les jeunes de la classe aisée qui, guitare en main, se réunissaient dans les appartements chics de Copacabana séduits par la voix de Joao Gilberto, les harmonies de Jobim et les paroles de Moraes. C'est en 1962, quand Tom Jobim, Joao Gilberto, Sergio Mendes, Carlos Lyra et Luiz Bonfa, entre autres, se présentent au Carnegie Hall de New York devant un public où se trouvait Miles Davis et Dizzie Gillespie, que la bossa nova prend son véritable essor. En 1963, Garota de Ipanema, interprétée par Joao et Astrud Gilberto avec le saxophoniste Stan Getz, rencontre un succès aujourd'hui légendaire. Elle sera reprise en 1967 par Frank Sinatra sous le titre Girl from Ipanema. Elle devient l'une des chansons les plus jouées du monde.