«La victoire des Sahraouis n'est qu'une question de temps !» a prédit hier l'ambassadeur à Alger de la République arabe sahraouie et démocratique (RASD), Brahim Ghali, lors d'une conférence de presse animée au siège de l'ambassade. La conviction de ce dernier est née de la détermination du peuple sahraoui à arracher son indépendance car, dira-t-il, fortement convaincu de la justesse de sa cause. Une cause qui, notera-t-il, a arraché le soutien de 85 pays ayant reconnu, à ce jour, la légitimité de la RASD. Le dernier en date à avoir reconnu cet Etat en quête d'autonomie, c'est le Paraguay qui a annoncé sa décision la semaine dernière. Il a été précédé par le Burundi et le Vanuatu qui ont décidé de renouer leurs relations diplomatiques avec la RASD, par ailleurs, membre fondateur de l'Union africaine (UA). Ces reconnaissances qui ont valeur de soutien à la cause d'indépendance du peuple sahraoui font partie des succès remportés par cette cause depuis le 12ème congrès du Front Polisario, organisé en décembre dernier dans les territoires libérés de Tifariti. L'autre succès enregistré par la diplomatie sahraouie est l'admission récente de la RASD à l'Internationale socialiste (IS) en qualité de membre observateur. Le Front Polisario, qui est engagé depuis plus d'une année dans des négociations directes avec le Maroc sur l'avenir de son territoire, espère poursuivre le processus de paix, à condition, toutefois, que soit désigné un nouveau médiateur après le discrédit qui entoure la personne de Peter Van Walsum. Ce dernier, rappelons-le, avait affiché une position franchement en faveur du Maroc en déclarant que l'indépendance des Sahraouis est «irréaliste». Le contrat de l'envoyé spécial du secrétaire général de l'ONU au Sahara occidental, informe l'ambassadeur, doit s'achever le 21 août 2008. Il devrait alors soit être renvoyé, sa démission étant écartée, soit être appelé à d'autres missions. Son remplacement doit, en tout état de cause, intervenir dans la perspective du 5ème round dont l'échéance n'a pas été fixée à ce jour. «Le rôle de médiateur de Van Walsum fait partie désormais du passé», a déclaré ce dernier qui a qualifié cette prise de position de «grave précédent». Sur le volet des droits de l'Homme, Brahim Ghali rappellera que la partie sahraouie avait demandé à l'envoyé du secrétaire général de l'ONU d'intégrer cette question dans les 3ème et 4ème rounds des négociations : «Il nous a promis que cela allait se faire lors du dernier round mais il n'a pas respecté son engagement. Nous espérons que son successeur tiendra compte de cet aspect important.» L'autre préoccupation des autorités sahraouies sur laquelle elles souhaitent voir l'organisation onusienne se pencher, c'est celle du pillage des ressources naturelles du Sahara occidental, essentiellement en phosphate, poissons et hydrocarbures. M. C.