La drogue est mauvaise, à tous points de vue. Elle est fatale. C'est scientifiquement prouvé. Pourtant, ils sont de plus en plus nombreux les jeunes qui en consomment, à la plus grande joie des barons de la drogue. C'est un commerce florissant, aussi juteux que le trafic d'armes, avec lequel il marche souvent de pair, comme avec le reste des activités de l'économie souterraine gérée par les organisations criminelles transnationales, dont les revenus mondiaux, selon certaines organisations comme l'ONU, s'élèvent à 1 000 milliards de dollars par an, ce qui équivaut au PNB de l'ensemble des pays à faible revenu (selon les critères de la Banque mondiale) et des 3 milliards d'habitants y vivant. La drogue à elle seule rapporte plus de 400 milliards de dollars par an. Ces chiffres donnent un aperçu de l'ampleur de la tâche qui attend tous les organismes et institutions engagés dans la lutte contre le trafic de drogue. Ils s'attaquent à des organisations transnationales qui ne reculent devant rien pour élargir leurs sphères d'influence et de dépendance. L'âge, le sexe, la couleur, la religion ou la condition sociale, elles n'en ont cure. Tout ce qui les intéresse, c'est d'accrocher un maximum de consommateurs, et plus ils sont jeunes plus ils sont faciles à ferrer. Le constat fait par l'Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie (ONLCDT), en ce qui concerne l'Algérie seulement, le montre d'ailleurs bien : plus de 15 tonnes de résine de cannabis ont été saisies durant le premier semestre 2008 et la consommation de la drogue s'est propagée de façon alarmante en milieu juvénile. Quelle est la solution ? Comment éradiquer le fléau et empêcher qu'il fasse plus de victimes ? La lutte et la prévention sont les seuls remèdes. Mais à voir la masse d'argent que génère le commerce de la drogue, on comprend aisément la difficulté que représentera l'entreprise. Aussi est-il important que tout le monde s'y mette. L'ONLCDT est déjà sur la brèche et prépare le lancement, en avril 2009, d'une enquête nationale sur la propagation de la toxicomanie afin de connaître l'ampleur de ce phénomène sur le terrain, particulièrement en milieu scolaire et universitaire, et d'élaborer une politique nationale globale de lutte contre ce fléau. 20 millions de dinars ont été alloués à l'opération. Mais établir la cartographie de la consommation de la drogue et du profil des consommateurs n'est pas une fin en soi. Tout en mettant tous les moyens, même les plus extrêmes, dans la lutte contre le trafic de drogue, il s'agira ensuite d'intervenir efficacement pour prévenir l'extension du fléau. Et là, la mobilisation de tous est plus que nécessaire. La famille, l'école et les institutions qui ont la charge de l'installation des différentes cellules de conseils psychologiques et de soutiens devront travailler de concert pour encadrer, conseiller et suivre l'enfant dès l'âge… «de la cigarette», pour l'arracher aux serres des vendeurs de rêves. Sans ces actions à mener parallèlement à la lutte contre le trafic de drogue, on aura l'air d'écoper l'eau avec un récipient sans fond. H. G.