Photo : S. Zoheir De notre correspondant à Annaba Mohamed Rahmani Le chef du service régional des douanes de lutte contre la fraude de Annaba a été placé hier sous contrôle judiciaire pour menace, abus de pouvoir et corruption. Ce responsable chargé par l'administration des douanes de contrôler et vérifier le transit, l'importation et l'exportation de marchandises aurait abusé de ses fonctions pour exercer son chantage sur les opérateurs économiques et leur soutirer de fortes sommes d'argent contre son silence et la mise en veilleuse de leurs dossiers en attendant de trouver un moyen de les régulariser. Apparemment, et selon des informations que nous avons pu collecter, cette combine a duré un certain temps et avait permis à certaines personnes de s'enrichir au détriment du Trésor public qui aurait enregistré un manque à gagner de plusieurs milliards par la faute de ceux-là mêmes qui étaient censés en être les protecteurs et défenseurs. L'affaire, qui avait donné lieu à des interpellations, des arrestations et des mises sous contrôle judiciaire la semaine écoulée, remonte au mois de juillet 2009 lorsqu'un opérateur économique avait été injustement taxé et un dossier pour importation de produits prohibés avait été monté contre lui prévoyant de fortes amendes allant jusqu'à près de 4 milliards de dinars. Là un intermédiaire, qu'on dit «travailler» avec le responsable de l'administration des douanes, a fait son apparition pour proposer ses services et régler cette affaire qui aurait coûté à l'opérateur des milliards de dinars. L'intermédiaire, qui est un agent de sécurité au niveau du port, a donc offert ses services pour faire passer à la trappe ce «lourd» dossier qui, en réalité, n'en est pas un, moyennant 4 milliards de centimes. Auparavant, l'opérateur avait informé les services de sécurité de l'heure et du lieu de la transaction convenus avec l'intermédiaire. Dans le courant de l'après-midi de jeudi passé, ladite transaction allait donc se conclure lorsque les services de sécurité firent irruption et arrêtèrent l'intermédiaire en flagrant délit. Celui-ci confondu, avoua qu'il avait harcelé l'opérateur depuis le mois de juillet passé tout en impliquant dans l'affaire le chef de service de lutte contre la fraude au niveau de la direction régionale des douanes d'Annaba. L'intermédiaire, qui avait été présenté et entendu par le magistrat instructeur lundi passé, a été placé sous mandat de dépôt et l'enquête suit toujours son cours.