Alors que la jeunesse algérienne est en proie au chômage, les pouvoirs publics continuent à s'enorgueillir en dressant des bilans plutôt positifs, avec parfois des chiffres contradictoires, ou encore énormes concernant la création d'emplois. L'Algérie qui fait face, depuis des années, au chômage s'est attelée à créer des postes d'emploi à travers différents dispositifs mis en place. Si certains de ces dispositifs ont montré leur efficacité à l'exemple de l'Agence nationale de soutien à l'emploi de jeunes (ANSEJ) qui a permis de créer des milliers de postes dans différents secteurs, notamment les transports, les services, etc., beaucoup, par contre, ont fini par montrer leurs limites. C'est pourquoi d'autres dispositifs ont été créés pour insérer les demandeurs d'emploi, notamment les jeunes. Le dernier en date est appelé dispositif d'aide à l'insertion professionnelle (DAIP), présenté au mois de mai dernier par le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh. Alors qu'il est entré en vigueur en juin dernier, un premier bilan est déjà établi et fait état du placement de 21 653 jeunes au niveau du secteur économique dont 9 393 postes concernent les contrats d'insertion pour les diplômés (CID), 7 036 les contrats d'insertion professionnelle (CIP) qui s'adressent aux jeunes issus de la formation professionnelle, et 5 224 les contrats de formation et d'insertion (CFI) dont bénéficient des jeunes sans diplôme et sans niveau de qualification. Selon les derniers chiffres avancés par le département de Louh, le nombre de propositions d'emploi émanant des employeurs lors des déplacements des agents de l'Agence nationale de l'emploi (ANEM) est estimé à 65 586 à la date du 8 juillet dernier. Eu égard à ces résultats, les responsables en charge de ce dossier estiment que l'avenir est de bon augure pour les jeunes primo-demandeurs d'emploi. Les perspectives concernant le DAIP pour la période allant de 2009 à 2013 font état de l'insertion de 400 000 primo-demandeurs d'emploi par an. Le taux de recrutement après la période d'insertion est estimé à 33%, ce qui équivaut à la création de 130 000 postes d'emploi annuellement. Au total et durant la période allant de 2009 à 2013, il sera créé un nombre moyen de 185 000 postes d'emploi pour l'insertion des jeunes, dans le cadre de la création de différentes activités. Pour le secteur économique, les prévisions pour 2009-2013 font état de la création de 215 000 postes de travail comme moyenne annuelle. Tous ces efforts, rappelons-le, visent à atteindre un nombre de 2 millions d'emplois suivant les orientations du président de la République Abdelaziz Bouteflika. Ce qui permettra de réduire le taux de chômage jusqu'à 9% entre 2011-2013. Pour rappel, les chiffres avancés il y a quelques mois concernant ce taux sont complètement contradictoires. Tandis que les ONG parlent de 15% de taux de chômage, l'Office national des statistiques avait annoncé 13,8%. Le ministre du Travail, lui, avait parlé de 11% seulement, alors que son confrère de la solidarité avait avancé moins de 10%. Le gouvernement, quant à lui, a avancé le chiffre de 11,8%. Ce dernier chiffre vient d'être annoncé encore par le président de la République lors de sa visite la semaine dernière en Iran. En tout cas, malgré toutes ces contradictions, l'objectif est de ramener le chômage au taux le plus bas. Seulement, puisqu'un retard est accusé dans la création des postes d'emploi dont le nombre devait atteindre les 2 millions en 2009, le défi relevé pour 2013 sera-t-il réalisable ? B. A.