Le président de l'Assemblée populaire nationale était l'invité, hier, de l'émission qu'animait notre regrettée consœur Ghania Chérif (décédée il y a un mois) et reprise aujourd'hui par ses collègues de la Chaîne III. Beaucoup de sujets ont été abordés à l'image du travail des parlementaires, dont Ziari reconnaît quand mêle le manque de sérieux de certains d'entre eux. Il tempérera toutefois ce constat en affirmant que les députés exercent leurs prérogatives à travers, notamment le contrôle du travail de l'Exécutif, les questions orales et écrites, les missions d'information ou encore la convocation des ministres devant les commissions aux fins de faire l'état des lieux, chacun en ce qui le concerne, de son secteur. «Une activité très dense au quotidien.» En parlant des alliances, Abdelaziz Ziari ne manquera pas d'écorcher et le PT et le RND au sujet du pacte qu'ils ont conclu l'année dernière à la veille des sénatoriales. «C'est une pâtée d'alouettes. Il faut peser beaucoup pour une alliance efficace», dira-t-il encore. Au sujet de la non-programmation de la proposition de loi criminalisant le colonialisme, le troisième homme du pays sera très précis. Il soulignera que l'Algérie n'a pas abandonné sa revendication de demande de repentance au colonisateur. «Le président de la République l'a déjà demandée.» L'invité de «En direct du Parlement» expliquera que le bureau de l'APN a, effectivement, étudié le texte et considéré qu'il y avait un problème d'opportunité et de nécessité. «Je vous rappelle que nous ne vivons pas seuls. Il y a des considérations internationales, diplomatiques et juridiques à prendre en compte. Je rappelle également que c'est le chef de l'Etat qui mène la diplomatie. Maintenant, un texte juridique sur la criminalisation demande beaucoup de réflexion et pose des problèmes qu'il faudra résoudre.» A propos du retard pris par le gouvernement dans l'élaboration de la loi relative au règlement budgétaire, sempiternelle revendication de l'APN et du Sénat, l'orateur expliquera que cela est dû à des problèmes strictement techniques, selon ce que lui aurait confié le Premier ministre. Lequel l'a assuré qu'il fera tout pour qu'elle soit présentée au courant de cette session. Mais pas avant la loi de finances pour 2010. «Cela dit, la loi relative au règlement budgétaire est tributaire de la remise du rapport de la Cour des comptes. Il faut assainir le passé et avoir le quitus.» Le président de la chambre basse du Parlement, qui intervenait également sous la casquette de membre de la direction du FLN, a affirmé que les élus de la nation attendaient avec impatience la présentation des projets de codes communal et de wilaya. Ce sont des textes très importants qui vont définir les attributions des élus, mais également leur relation avec l'administration. Le mode de scrutin n'était pas en reste dans l'intervention de M. Ziari ; le FLN, on le sait depuis quelques années, s'oppose à la proportionnelle intégrale pour les communales, partant de l'expérience selon laquelle il a encouragé le blocage des APC. Le président de l'institution législative a rappelé aussi la position de son parti quant à la révision de la Constitution. «Il y a beaucoup de choses à changer. La précédente révision s'est faite dans conditions sécuritaires, politiques et économiques contraignantes», souligne-t-il non sans rappeler que la révision constitutionnelle était des seuls ressort et prérogative du chef de l'Etat. Enfin, sur la question du terrorisme, dans notre pays d'abord, il relèvera que celui-ci est aujourd'hui résiduel. Ce n'était pas le cas, selon lui, avant l'adoption des textes relatifs à la concorde civile et à la réconciliation nationale, comme pour démentir Ahmed Ouyahia qui utilisait souvent cette expression à l'époque. Au plan international et en relation justement avec l'actualité brûlante, notamment le paiement des rançons pour libérer les otages, il dira : «Le paiement des rançons est une forme de financement et d'encouragement du terrorisme.» F. A.