Photo : Riad Par Faouzia Ababsa Le président de l'Assemblée populaire nationale était l'invité, hier, de l'émission «En toute franchise», animée par notre consœur de la Chaîne III, Ghania Chérif. Beaucoup de questions ont été abordées, dont la plus importante est la problématique de la dissolution ou non de la chambre basse du Parlement. Surtout que des voix se sont élevées, ces derniers temps, et qui se sont accentuées pendant la campagne électorale pour les présidentielles d'avril dernier. C'est particulièrement le Parti des travailleurs qui en a fait son cheval de bataille, depuis la fin de l'année dernière, lorsque la majorité parlementaire a adopté le projet de loi relatif aux domaines mais aussi celle relative à loi des finances pour l'année en cours. Mme Hanoune avait estimé que «cette assemblée constituait un danger pour la nation», et qu'il fallait par conséquent la dissoudre et convoquer des élections législatives anticipées. Le président du Front national algérien, avait d'ailleurs repris à son compte cette revendication pour en faire l'un de ses slogans pendant la même campagne électorale. Interrogé sur la question, Abdelaziz Ziari a été tranchant et catégorique. «La dissolution de l'APN n'est pas à l'ordre du jour», lancera-t-il, avant de se faire plus insistant : «L'Assemblée nationale ne sera pas dissoute». C'est une véritable volée de bois vert à laquelle ont eu droit la secrétaire générale du PT et le président du FNA. A l'adresse de la première, M. Ziari a affirmé qu'elle a vu son «groupe parlementaire se dissoudre», en perdant 16 députés sur les 26 qu'il comptait. «Si à chaque fois qu'un groupe politique a un problème, il fallait dissoudre l'Assemblée, on organiserait des élections législatives chaque année», a-t-il précisé. De plus, «le jour où elle obtiendra la majorité, elle prendra les décisions qu'elle voudra», a ajouté le président de la chambre basse, toujours à l'adresse de Mme Hanoune, qui est également présidente du groupe parlementaire du PT à l'assemblée. Revenant sur les propos de M. Zerhouni, qui n'a pas exclu l'éventualité de la dissolution, M. Ziari a justifié les dires du ministre de l'Intérieur par la clause de style «qu'il se chargera d'expliciter lui-même». Cette clause de style se résume en la possibilité de recourir à la dissolution en cas de crise politique grave. Et M. Ziari estime, tout en signalant au passage qu'il revient au président de la République de dissoudre ou non l'APN, que ce n'est nullement le cas. Au contraire «il n'y a jamais eu autant d'harmonie entre les pouvoir exécutif et législatif». Et le patron de la troisième institution du pays d'ajouter : «C'est une question qui ne mérite aucun intérêt en l'état actuel des choses». M. Ziari a mis ce qu'il a qualifié d'agitation sur le compte de l'éminence de la présentation par le Premier ministre du plan d'action de l'Exécutif. Abordant la problématique des députés transfuge ou ce qu'on appelle maintenant communément le nomadisme politique et le respect du mandat, l'hôte de la radio précisera que ce n'était pas une spécificité de l'Algérie. Car, a-t-il estimé, «il n'y a pas de mandat impératif quand il s'agit d'un mandat national. Tout le reste relève de l'engagement politique et moral. De plus, la fidélité à la ligne du parti est une affaire interne et le député n'a pas être prisonnier de son parti.» Le président de l'Assemblée n'a à aucun moment précisé qu'étant élu sur la base d'un programme politique, le parlementaire se devait d'y être fidèle, à moins que cela soit secondaire pour lui. Il se contentera de dire que le nomadisme politique, même s'il n'a pas utilisé l'expression, n'affectait ni le fonctionnement ni l'équilibre des pouvoirs de l'APN. A propos de l'amendement du règlement intérieur, M. Ziari ne se dit pas opposé. Au contraire, il s'est dit ouvert, ce d'autant que lui-même a constaté beaucoup de manques dans certains domaines. «S'il s'agit d'améliorer le travail du député je ne peux être que d'accord», affirmera-t-il. Pour clore le volet législatif, M. Ziari a indiqué que l'institution qu'il préside a pris beaucoup de retard. Justifié au demeurant par les échéances électorales qui ont mobilisé les députés membres de partis politiques. Aussi, il a informé que cette session ne s'achèvera pas avant le 2 août, délai maximum pour clôturer la session de printemps. Mais pour poursuivre ses travaux, la chambre basse devra attendre que Ahmed Ouyahia se présente devant elle pour proposer le plan d'action de son équipe. Sur un autre registre, celui du 8 Mai 1945 et la repentance de la France, le président de l'Assemblée populaire nationale a déclaré : «C'est à l'honneur de la France que de reconnaître ses crimes. Je suis sûr que cela se fera un jour».